2015
Cairn
Emmanuel de Waresquiel, « L’obstination d’un roi. Louis XVIII en exil, 1791-1814 », Napoleonica. La Revue, ID : 10670/1.e9h7zm
Lorsqu’il quitte le royaume le 20 juin 1791, Louis-Stanislas-Xavier de France, alors comte de Provence mais aussi « Monsieur » par sa position de frère cadet de Louis XVI, pouvait-il entrevoir qu’il passerait un tiers de sa vie, soit 23 ans, en exil ? Cet article entend montrer la détermination sans faille du futur Louis XVIII à restaurer la dynastie des Bourbons en montant sur le trône, et ce malgré un exil marqué par une errance liée aux événements, aux guerres et aux victoires de la République puis de l’Empire, à l’appui changeant de ses « alliés », et par un manque cruel de ressources. C’est en se présentant comme le seul souverain français capable de restaurer et de garantir la paix européenne que Louis tint sa meilleure carte de Restauration. Il entra triomphalement dans Paris, le 3 mai 1814, dicta ses conditions au Sénat, et toujours soucieux de l’antécédence de sa souveraineté sur celle de la nation, octroya librement une Charte constitutionnelle à la nation, datée de la 19e année de son règne et conçue de manière à préserver l’essentiel de sa prérogative royale.