L'Afrique dans le discours abolitionniste de Victor Schœlcher : de la réfutation de l'« infériorité native des Nègres » au projet africain

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Date

2005

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Abstract En Fr

In Victor Schœlcher’s abolitionist speeches, Africa appears, in the first place, as revealing of the negro’s aptitude to civilization. Using stories of journeys, he analyses the African’s societies and discovers there the proof of the equal nature of black and white men. However, Schœlcher thinks that human equality does not imply equality on a cultural level. Generally speaking, he places the African peoples at a lower « level of civilization » than Western civilization. Pondering over this handicap, he finds two main reasons. The first one will be due to unfortunate circumstances, as the corruption of African society by slave trade, the climatic conditions or isolation. The second reason, at least for the Ethiopians, whom he considers as the pathfinders for the humanity, is due to the result of a degeneracy. To conclude, the duty of peoples in advanced civilization, whether European or free enlightened Afro-american, is to educate the Africans in order to instill Western culture.

L’Afrique apparaît d’abord dans le discours abolitionniste de Victor Schœlcher comme le révélateur de l’aptitude du « Nègre » à la civilisation. Brossant, d’après des récits de voyage, un tableau des sociétés africaines, il y découvre les preuves de l’égalité en nature des noirs avec les blancs. Égalité humaine qui ne va cependant pas de pair avec l’égalité des cultures : de façon générale, les peuples africains se situent, selon Schœlcher, à « un degré de civilisation » inférieur à celui des pays occidentaux. S’interrogeant sur ce handicap, il l’appréhende d’une part comme un retard dû à de « fâcheuses » circonstances (corruption des sociétés africaines par la traite, conditions climatiques, isolement), d’autre part – au moins pour les Éthiopiens qui ont été, selon lui, les « éclaireurs de l’humanité » – comme l’effet d’une dégénérescence. En tout état de cause, le devoir des peuples plus avancés dans la voie de la civilisation – Européens ou nègres libres américains éclairés – est d’éduquer les Africains en leur inculquant la culture occidentale.

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