Spectres photographiques : quand la photographie hante la littérature

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12 juin 2016

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Marie-Jeanne Zenetti, « Spectres photographiques : quand la photographie hante la littérature », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.elhf5m


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Quand l’écriture s’invente à partir de la photographie, soit qu’elle cherche à en saisir l’essence, soit qu’elle l’intègre à un récit, elle l’évoque ou l’invoque bien souvent sous le double signe de ce qui disparaît et de ce qui revient, de la perte et de la hantise. Par ailleurs, nombre d’écrivains, quand ils sont confrontés au deuil ou à une autre forme de retour des morts, choisissent de s’intéresser à la photographie ou d’écrire avec la photographie. De La Chambre Claire de Roland Barthes à Austerlitz de W. G. Sebald, Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach et La Disparition des lucioles de Denis Roche, l’incessant dialogue entre photographie et littérature s’articule à la figure du spectre. Le spectre, qui n’appartient pas pleinement à l’espace où il s’inscrit, relève d’une béance, d’un flottement ; il vient déranger cet ordre que le travail de deuil doit normalement restaurer. Dans le texte littéraire, la photographie impose elle aussi une logique « autre » : entre passé et présent, monde des morts et monde des vivants, elle manifeste la nécessité, dans et par l’écriture, d’assigner une place à ce qui toujours hésite aux frontières de la mémoire et résiste à s’inscrire définitivement dans l’espace du souvenir.

Writers who draw their inspiration from photography (either by trying to define it or by inserting photographs into narratives) often relate it to what disappears and comes back again, to loss and haunting memories. Besides, many writers, when confronted to grief and to the return of the departed, choose to write about or with photography. From Roland Barthe’s Camera Lucida, to W. G. Sebald’s Austerlitz, Georges Rodenbach’s Bruges-la-Morte and Denis Roche’s La Disparition des lucioles, the ongoing dialogue between photography and literature raises the question of specters. Specters, which do not fully belong to one space or another, blur the limits between the world of the living and the world of the dead, they disturb the order that mourning is supposed to restore. In literary texts, photography, connecting past and present, life and death, expresses the need to give place, through writing, to what always resists to immobility, on the verge of memory.

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