20 décembre 2013
Ce document est lié à :
Cahier n°1. La science politique et les études sur la mémoire
Ce document est lié à :
11-27
Nicolas Cutaia, « Mouvements islamophobes et Charles Martel : quelle réappropriation ? Cas d’étude sur le Bloc identitaire et l’affaire de la mosquée de Poitiers », Cahiers Mémoire et Politique, ID : 10.25518/2295-0311.69
Depuis quelques années maintenant, un consensus général sur le « mal islamique » et la nécessité absolue de son éradication sur le territoire européen voient le jour dans certains milieux populaires et intellectuels. Le processus permettant la création d’une volonté de destruction de l’ « Autre » est complexe et il paraît évident que celui-ci n’obéit pas à des lois générales nous délivrant le moyen d’éradiquer ces formes de pensées haineuses. Pourtant, il est possible de déceler les processus discursifs et mémoriels légitimant ces formes de pensées pour pouvoir, à terme, mieux les comprendre et mieux les combattre. Le présent article s’efforce donc d’analyser la logique mémorielle soutenant la réappropriation politique d’une figure historique (Charles Martel) par un mouvement d’extrême droite (le Bloc identitaire). À cette fin, un cas d’étude particulier sera mobilisé : celui de l’affaire de la mosquée de Poitiers. Il s’agira dans un premier temps d’établir une description des faits liés à ce cas d’étude avant d’analyser les enjeux politiques de la réappropriation proprement dite. Le but sera de montrer en quoi la réappropriation de Charles Martel s’inscrit dans le climat global actuel permettant d’opposer la civilisation occidentale au monde musulman.Whoever debases others is debasing himself James Baldwin