La Bible à la lettre. Délittéralisation et lecture littérale chez Caputo

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2015

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Vincent Delecroix, « La Bible à la lettre. Délittéralisation et lecture littérale chez Caputo », Études théologiques et religieuses, ID : 10670/1.es8eky


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Quel rôle la référence à la parole biblique joue-t-elle dans l’entreprise de déconstruction postmoderne de la métaphysique dont John D. Caputo assume la tâche ? Vincent Delecroix* explore l’idée selon laquelle le langage biblique n’est pas seulement ce qui est affecté par la crise de la métaphysique : il est aussi ce qui participe à cette crise et peut-être ce qui la rend possible. Ce qui a construit l’ontothéologie est aussi ce qui, de l’intérieur, la déconstruit toujours. Mais dans cette ambivalence, le statut de cette parole est en jeu. Une théologie postmoderne réclame la délittéralisation, qui est aussi une désontologisation, d’un tel langage ; mais elle nécessite également, et à l’inverse, un retour ad litteram contre sa traduction religieuse et ontothéologique. Le commentaire de Caputo des deux récits de la Genèse n’en donne pas seulement un exemple : si le statut opératoire de la parole biblique est lié à sa désontologisation, les récits de la création, lus ad litteram, établissent, en déconstruisant le Dieu créateur et souverain de l’Être, la possibilité même de cette désontologisation. Compris littéralement, ils ouvrent l’espace d’une pensée de l’événement qui est elle-même la condition de la délittéralisation.

What could be the role played by the biblical reference within the task of a deconstruction of metaphysics undertaken by Caputo ? Biblical language is not only – maybe not at all – what is affected by the crisis of metaphysics : it also participates in it and maybe makes it possible. What onto-theology has built is also what deconstructs it. Consequently, the ambivalent status of the word is at stake. A postmodern theology requires a “deliteralization” of such a language, which is also a des-ontologization ; but it forces at the same time to turn back to a close and ad literam reading against its religious and ontotheological translation. The way Caputo comments the two narratives of creation in Genesis represents more than an example of this double operation : if the status of the biblical word is linked to its des-ontologization, the narratives of creation, read literally, provide its very occasion by deconstructing the almighty Creator and sovereign ruler of Being. Literally read, such a word opens the field for thinking the event that makes deliteralization itself possible.

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