Fabriquer la ville avec les lotissements. Une qualification possible de la production ordinaire des espaces urbains contemporains ?

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2017

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Lou Herrmann, « Fabriquer la ville avec les lotissements. Une qualification possible de la production ordinaire des espaces urbains contemporains ? », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.etsu4x


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Cette thèse analyse les modalités contemporaines de production des lotissements résidentiels en France ainsi que la qualité morphologique des espaces urbains produits dans ce cadre opérationnel. Elle interroge le paradoxe entre la critique presque unanime dont font l’objet les lotissements d’une part et l’observation d’opérations de lotissement exemplaires d’autre part. Elle explore les conditions selon lesquelles ce mode opératoire est en capacité de fabriquer des espaces urbains de qualité au niveau de leur forme physique. Les lotissements sont appréhendés selon une double entrée : en tant qu’espaces matériels, c’est la qualité de leur tissu qui est étudiée ; en tant que processus d’action, c’est le fonctionnement des systèmes d’action collective qui les composent qui est analysé. D’un point de vue théorique, le travail mobilise les outils de la sociologie des organisations en croisant les apports de l’analyse stratégique avec ceux de l’économie des ordres de grandeur. L’appréhension de la matérialité des lotissements s’appuie sur l’approche par trames développée autour de la notion de tissu urbain par l’école française de morphologie urbaine. La thèse repose sur l’analyse qualitative et comparative de quatre opérations-études de cas situées dans l’agglomération lyonnaise. Elle montre tout d’abord qu’il n’y a pas de fatalité morphologique. L’analyse du tissu des quatre lotissements prouve ainsi que ce mode opératoire n’est pas condamné à fabriquer des espaces urbains médiocres. Cette démonstration est issue d’un travail préalable de conceptualisation de la notion de qualité morphologique, envisagée comme une convention sociale. L’analyse de l’évolution du droit de lotir, dans le cadre plus global des changements réglementaires en matière d’urbanisme et d’aménagement en France, montre ensuite que l’injonction réglementaire au développement urbain durable impacte au moins indirectement le lotissement dans le sens de sa qualification. Les changements législatifs récents ont en effet conduit à l’instauration d’un contexte d’action qui pousse les maîtres d’ouvrage à une plus grande réflexion en termes de localisation des opérations, et sans doute aussi à une plus grande densité bâtie. Seulement le droit n’explique pas tout. Les arbitrages en matière de morphologie s’opèrent ainsi à trois moments clés : lors de la définition du droit des sols, au moment de la délivrance des autorisations d’urbanisme et lors de la conception et de la programmation des opérations. L’analyse révèle alors que l’acteur communal possède potentiellement une grande force de régulation de la forme urbaine. La planification locale a ainsi un impact significatif sur le tissu des opérations, même si l’expérience montre que c’est le plus souvent dans un sens négatif. Dans l’interaction avec les acteurs privés, que ce soient les lotisseurs et leurs concepteurs ou les habitants-maîtres d’ouvrage et leur constructeur, la commune dispose de multiples ressources pour influencer les projets dans le sens de leur qualification. La thèse montre à ce propos le rôle central des institutions partenaires dans ce rapport de pouvoir, notamment pour les plus petites communes. À ces différents moments, l’aptitude qualifiante de la régulation publique dépend d’une variable essentielle : l’engagement politique des acteurs. La qualité des lotissements est enfin conditionnée par un deuxième élément : la responsabilité morphologique dont se sentent ou non investis les lotisseurs. Ces derniers conservent en effet une certaine marge de manœuvre en matière morphologique. Leur comportement en termes de conception est donc lui aussi déterminant pour la qualité du tissu des lotissements.

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