Prière et « appropriation » des dogmes dans le stoïcisme impérial romain

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Si les stoïciens impériaux ne considèrent pas leur doctrine comme une vérité révélée et sacrée, ils confèrent cependant une dimension religieuse à l’ascèse morale : conscients que la simple reprise des arguments théoriques de leur école n’est pas suffisante pour assurer la conversion de leur public, ils recourent à la prière comme un moyen psychagogique puissant. Cet article tente de montrer que la célébration religieuse du Dieu cosmique, embryonnaire chez Sénèque, ponctuelle chez Épictète, tend à se disséminer dans les Pensées, si bien que chez Marc Aurèle la rumination permanente des principes stoïciens s’apparente à un chant continu à la gloire du logos divin.

Prayer and internali­zation of dogmas in Roman Imperial stoicismImperial stoics see neither their doctrine as sacred truths nor their masters as wise men; nevertheless, Stoic ascetism does involve a religious dimension and prayers were used for psychagogic purposes by authors who were conscious that theoretical arguments alone could not convert their audience. This article aims to show that the religious celebration of God, which appears rarely in Seneca and occasionally in Epictetus, is so pervasive in the work of ­Marcus ­Aurelius that the continuous meditation of stoic principles sounds like an hymn to the glory of God.