L’homme végétal : enrichissement de l’anthropologie chrétienne dans son dialogue critique avec les sciences et les techniques

Résumé Fr En

La recherche d’analogies et de différences entre l’humain et le végétal représente un décentrement par rapport au thème classique de la continuité et de la discontinuité entre l’humain et l’animal. Plus précisément, le thème de l’homme végétal peut s’inscrire dans deux démarches divergentes, réductionniste et émergentiste, la deuxième étant prometteuse pour l’anthropologie chrétienne. La vision émergentiste du végétal, modèle du vivant et modèle de l’humain, renforce l’idée d’un organisme et d’un cerveau humains foncièrement autopoïétiques, incomparables avec une machine ou un ordinateur. Il s’ensuit une évaluation réservée des techniques de l’ enhancement. Sur le plan théologique, la récapitulation de toutes choses en Christ donne une place, en matière d’anthropologie, à la vie végétale autant qu’à la vie animale.

Vegetable man : enriching Christian anthropology in its critical dialogue with science and technology ? The search for analogies and differences between human beings and plant species represents a shift from the classical notion of continuity and discontinuity between humans and animals. In other words, the concept of vegetable man belongs to two opposite approaches, a reductionist approach as well as an emergentist one, the latter holding some promise for Christian anthropology. The emergentist view of the vegetable world as a model for all things living and for human life strengthens the idea that the human body and brain are fundamentally autopoietical organisms, beyond all comparison with to a machine or a computer. There follows a qualified assessment of enhancement techniques. Theologically, the recapitulation of all things in Christ grants a rightful place in anthropological terms to vegetable as much as animal life.