Recommandations vaccinales pour les enfants avec un syndrome néphrotique idiopathique

Résumé En Fr

The specific treatment of idiopathic nephrotic syndrome is based on corticosteroid therapy and/or steroid-sparing immunosuppressive agents in children who are steroid-dependant or frequent relapsers (60–70 %). Patients have an increased infectious risk not only related to the disease during relapses (hypogammaglobulinemia and urinary leakage of opsonins) but also to treatments (corticosteroids or immunosuppressive agents) in period of remission. Vaccination is therefore particularly recommended in these patients. Potential vaccine risks are ineffectiveness, induction of vaccine disease and relapse of idiopathic nephrotic syndrome. Only live vaccines expose to the risk of vaccine disease: they are in general contra-indicated under immunosuppressive treatment. The immunogenicity of inactivated vaccines is reduced but persists. The immunogenic stimulus of vaccination may in theory trigger a relapse of the nephrotic syndrome. Nevertheless, this risk is low in the literature, and even absent in some studies. The benefit-risk ratio is therefore in favor of vaccination with respect to the vaccination schedule for inactivated vaccines, with wide vaccination against pneumococcus and influenza annually. Depending on the context and after expert advice, immunization with live vaccines could be discussed if residual doses/levels of immunosuppressive treatments are moderate and immunity preserved.

Le traitement étiologique du syndrome néphrotique idiopathique repose sur la corticothérapie et/ou des immunosuppresseurs à visée d’épargne cortisonique chez les enfants cortico-dépendants ou rechutant fréquemment (60–70 %). Les patients ont un risque infectieux non seulement lié à la maladie lorsqu’ils sont en poussée (hypogammaglobulinémie et fuites urinaires d’opsonines), mais également aux traitements (corticoïdes ou immunosuppresseurs) en période de rémission. La vaccination est donc particulièrement recommandée chez ces patients. Les risques vaccinaux potentiels sont l’inefficacité, l’induction d’une maladie vaccinale et le déclenchement d’une rechute du syndrome néphrotique idiopathique. Seuls les vaccins vivants exposent au risque de pathologie infectieuse vaccinale : ils sont en règle contre-indiqués sous traitement immunosuppresseur. L’immunogénicité des vaccins inactivés est diminuée mais persiste. Le stimulus immunogène que représente la vaccination peut favoriser, en théorie, une rechute du syndrome néphrotique. Néanmoins, ce risque est faible dans la littérature, et même absent dans certaines études. Le rapport bénéfice-risque est donc en faveur d’une vaccination avec respect du calendrier vaccinal pour les vaccins inactivés, et vaccination large contre le pneumocoque et contre la grippe annuellement. En fonction du contexte et après avis spécialisé, une vaccination par les vaccins vivants sous immunosuppresseur pourrait être discutée si les doses/taux résiduels sont modérés et l’immunité préservée.

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