2020
Cairn
Olivia Boyer et al., « Recommandations vaccinales pour les enfants avec un syndrome néphrotique idiopathique », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.f1s9qm
Le traitement étiologique du syndrome néphrotique idiopathique repose sur la corticothérapie et/ou des immunosuppresseurs à visée d’épargne cortisonique chez les enfants cortico-dépendants ou rechutant fréquemment (60–70 %). Les patients ont un risque infectieux non seulement lié à la maladie lorsqu’ils sont en poussée (hypogammaglobulinémie et fuites urinaires d’opsonines), mais également aux traitements (corticoïdes ou immunosuppresseurs) en période de rémission. La vaccination est donc particulièrement recommandée chez ces patients. Les risques vaccinaux potentiels sont l’inefficacité, l’induction d’une maladie vaccinale et le déclenchement d’une rechute du syndrome néphrotique idiopathique. Seuls les vaccins vivants exposent au risque de pathologie infectieuse vaccinale : ils sont en règle contre-indiqués sous traitement immunosuppresseur. L’immunogénicité des vaccins inactivés est diminuée mais persiste. Le stimulus immunogène que représente la vaccination peut favoriser, en théorie, une rechute du syndrome néphrotique. Néanmoins, ce risque est faible dans la littérature, et même absent dans certaines études. Le rapport bénéfice-risque est donc en faveur d’une vaccination avec respect du calendrier vaccinal pour les vaccins inactivés, et vaccination large contre le pneumocoque et contre la grippe annuellement. En fonction du contexte et après avis spécialisé, une vaccination par les vaccins vivants sous immunosuppresseur pourrait être discutée si les doses/taux résiduels sont modérés et l’immunité préservée.