Une violence éminemment contemporaine : L'espace public urbain comme scène « post-historique »

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2007

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Jean-Pierre Garnier, « Une violence éminemment contemporaine : L'espace public urbain comme scène « post-historique » », Espaces et sociétés, ID : 10670/1.f26zjz


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« Violence gratuite », « violence aveugle », « violence absurde »… Ces appréciations rituelles qui stigmatisent la révolte sans revendications ni porte-parole d’une jeunesse sans avenir ont ressurgi à propos des « émeutes » de novembre 2005. Chargés d’en décrypter le sens, des chercheurs s’évertuent, une fois de plus, à élucider les raisons de cette « violence muette », alors que c’est sur sa nature qu’il eût convenu de s’interroger enfin.N’aurait-on pas affaire, aux plans sociologique, anthropologique, historique voire philosophique, à une mutation de la conflictualité sociale ? L’hypothèse présentée ici est que ces violences « insensées » témoignent du passage d’une « violence historique » à une autre que nous dénommerons « violence contemporaine », propre à une époque où les idéaux d’émancipation ne sont plus d’actualité. « Descendre dans la rue » acquiert, dès lors, un tout autre sens que jadis pour les dominés.

« Gratuitous violence », « blind violence », « absurd violence »… these ritual comments, which endlessly stigmatise revolts by young people without a future who resort to acts of violence without making any obvious demands or articulating any explanations, resurfaced again on the occasion of the « riots » of November 2005 in France. And social science researchers, rather than seeking understand its nature, have once again striven to elucidate the reasons of this « mute violence ».Are we not dealing here, in sociological, anthropological, historical, maybe even philosophical terms, with a major change occurring in the nature of social conflicts? The hypothesis tested here is that these « meaningless » acts of violence on the part of young men from deprived backgrounds living in precarious conditions illustrate a change from « historical violence », to a new form of « contemporary violence » which is in keeping with today’s society where the ideals of emancipation no longer hold. Consequently « taking to the streets » now takes on a quite different meaning for dominated groups.

Resumen« Violencia gratuita », « violencia ciega », « violencia absurda »… Estas apreciaciones rituales que condenan la revuelta sin reivindicaciones ni portavoces de una juventud sin porvenir resurgieron a propósito de los « mótines » del noviembre 2005. Encargados de descifrar el sentido de los acontecimientos, unos académicos intentan elucidar, una vez más, las razones de esta « violencia muda ». Es más bien sobre su naturaleza que hubiera sido pertinente interrogarse.¿No se trataria, en una perspectiva sociológica, antropológica, histórica o filosófica, de a una verdadera mutación de la conflictividad social? La hipótesis aquí presentada es que estas violencias « insensatas » manifiestan el paso de una « violencia histórica » a otra que denominaremos « violencia contemporánea », propia de una época donde los ideales de emancipación no están más de moda. « Salir a las calles » adquiere, entonces, otro sentido que antaño para los dominados.

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