2021
Cairn
Christelle Girard, « Un « diable en jupons » ? : Évolution et dégradations du personnage inventif dans « Le Cousin Pons » », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.f5klgj
En quoi, avec Le Cousin Pons (1847), La Comédie humaine laisse-t‑elle observer, selon cet article, une dégradation particulière du héros inventif en un démon créatif ? Si une typologie du personnage inventif fait apparaître quelques marques d’un type d’artiste désintéressé du Balzac des années 1830, ce type se dilue et dégénère en intrigants diaboliques, qui restent impunis à la fin de l’œuvre. Un génie avilissant de l’intrigue prend la place de l’inventivité. De plus, ce sont des personnages féminins, « diable[s] en jupons » au centre du roman, qui, comme Mme de Marville, l’emportent dans la logique narrative du récit. Cependant, Balzac met peut-être également en scène, de la sorte, la seule voie, monstrueuse, qui permet à la femme de se soustraire au patriarcat presque carcéral, ouvert par le Premier Empire, puis poursuivi par la Restauration et la monarchie de Juillet. Toujours est‑il que les hiérarchies socio-politique, sexuelle et littéraire sont bouleversées par cette figure d’intrigante créative.