2001
Cairn
Farhad Khosrokhavar, « L'Iran, la démocratie et la nouvelle citoyenneté », Cahiers internationaux de sociologie, ID : 10670/1.fboe40
Trois mouvements sociaux caractérisent la société iranienne d’aujourd’hui. Le premier est le mouvement des étudiants, qui combine des revendications culturelles pour une société plus ouverte avec des demandes politiques pour une société plus libre, dans laquelle la participation active des citoyens à la scène politique devrait être reconnue. Le second mouvement est celui des femmes, par lequel des femmes d’âge moyen ainsi que la nouvelle génération expriment leur demande pour une société moins discriminatoire vis-à-vis des femmes. Le troisième mouvement est celui des intellectuels, par lequel de nouvelles interprétations de l’islam mettent en question la nature théocratique du régime politique en vigueur. Contrairement aux mouvements des années 1970, qui débouchèrent sur la révolution islamique de 1979, les nouveaux mouvements sociaux en Iran ont une forte dimension démocratique. Ils sont « protodémocratiques » dans le sens où ils revendiquent l’ouverture du système politique au nom d’une nouvelle version de l’islam, moins holistique, plus individualiste, séparant le registre de la spiritualité religieuse de celui du politique.