2021
Labour: Journal of Canadian Labour Studies / Le Travail: Revue d’Études Ouvrières Canadiennes
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Labour : Journal of Canadian Labour Studies ; vol. 87 (2021)
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Richard H. Tomczak, « Corvée Labour and the Habitant “Spirit of Mutiny” in New France, 1688–1731 », Labour: Journal of Canadian Labour Studies / Le Travail: Revue d’Études Ouvrières Canadiennes, ID : 10.1353/llt.2021.0003
L’article examine l’évolution de la main-d’œuvre ou la corvée canadienne à la fin du 17e et au début du 18e siècle de l’Empire française. En Nouvelle-France, les locataires, appelés habitants, louent des terres à des seigneurs en échange de plusieurs impôts. La taxe sur le travail, ou la corvée, obligeait les habitants à travailler sur le domaine de leur seigneur un à deux jours par an. De plus, les habitants étaient responsables de fournir la corvée pour la construction de toute infrastructure publique dont la communauté avait besoin. De la guerre de Neuf Ans (à partir de 1688) à la construction du Chemin du Roy (1732), les fonctionnaires coloniaux expérimentèrent la mobilisation massive de la main-d’œuvre ou la corvée au Canada. Un certain nombre de facteurs ont permis aux habitants de contester l’autorité lorsqu’ils estimaient que l’élite coloniale avait violé leur droit à la subsistance. Lorsqu’ils sont enrôlés annuellement dans les travaux forcés pour la construction des fortifications de Québec et de Montréal, des groupes d’habitants refusaient de se présenter au travail, demandaient à leurs supérieurs de les protéger du service, ou discutaient collectivement de mutinerie si les conditions ne s’amélioraient pas. Au cours des trois premières décennies du 18e siècle, la corvée était un processus négocié, les habitants proposant constamment leurs propres définitions d’une mobilisation de la main-d’œuvre acceptable.