Mettre la peur à distance par la fabrique collective de la réflexivité

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2020

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Marie-Laure Geoffray, « Mettre la peur à distance par la fabrique collective de la réflexivité », Critique internationale, ID : 10670/1.fgi39k


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Il existe désormais de nombreux travaux sur le rapport de l’ethnographe à son terrain, notamment dans le cas des « terrains difficiles ». En revanche, peu de textes abordent la façon dont il·elle travaille dans des contextes ressentis comme anxiogènes. De façon générale, ses émotions font rarement l’objet de comptes rendus ou ne sont abordées qu’indirectement, même quand il·elle raconte son vécu dans des situations où il·elle s’est trouvée en danger. On ne sait donc pas grand-chose sur la façon dont l’expérience de la peur peut déterminer l’accès au terrain ou construire la relation d’enquête. Et surtout, on ne trouve quasiment pas de textes sur les outils grâce auxquels l’ethnographe parvient à objectiver son expérience pour finalement produire les résultats de ses recherches. Pourtant, son rapport aux contraintes du contexte détermine autant son appréhension du terrain que ses capacités à restituer son expérience. À partir d’une enquête ethnographique sur des collectifs contestataires que j’ai menée à Cuba, j’analyse donc non seulement les effets de ces états affectifs mais aussi la façon dont j’ai pu les circonscrire dans la mise en écriture.

Much has now been written about the ethnographer’s relationship to her field, particularly in what concerns “difficult fields”. By contrast, few texts have addressed the manner in which she works in stressful contexts. In general, the ethnographer’s emotions rarely figure in accounts or are only indirectly touched upon, even when discussing her experience of dangerous situations. Little is thus known regarding the manner in which the experience of fear can determine access to the field or shape the investigative relationship. Above all, virtually no text considers the tools used by the ethnographer to objectify her experience so as to ultimately draw up the results of her research. Yet the ethnographer’s relationship to the constraints of the context do as much to determine her understanding of the field as they do her ability to reconstruct her experience. On the basis of an ethnographic study I conducted of contentious collectives in Cuba, I will thus consider, not just the effects of these affective states, but also the manner in which I was able to contain them when writing my ethnographic account/via the activity of writing.

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