Une étudiante raconte son séjour d’un mois passé à la coopérative agricole autogérée de Longo Maï et donne ses impressions sur la communauté alternative et sur l’habitat écologique

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En 2015 et 2016, l’informatrice est partie à la découverte des différents collectifs existant dans le sud de la France, sans que l'on sache dans quel cadre ce tour s'inscrit. Elle a passé un mois à Longo Maï, village situé sur la colline en face de Limans. Elle raconte dans cet entretien son expérience au sein du collectif déclaré en tant que coopérative agricole et artisanale autogérée, internationale, d’inspiration alternative, libertaire, laïque, rurale et anticapitaliste. Cet entretien fait suite à une visite organisée de Longo Maï par l'un de ses membres. Fondée en 1973, Longo Maï est un village où les biens sont mis en commun. On y trouve aussi bien des logements individuels que collectifs. L’informatrice raconte que ce lieu et ce collectif ont suscité chez elle une réflexion sur la confrontation à la différence comme apport à la communauté et à soi-même. D’après ce qu’elle a pu observer, il y a dans ce collectif une première génération, surtout d’origine allemande, qui a bâti le village et la communauté, et qui vit au côté d’une nouvelle génération, dont les aspirations divergent parfois. Elle identifie un troisième groupe, celui des nouveaux arrivants, qui ont dans un premier temps du mal à s'intégrer dans la communauté. Elle garde un bon souvenir de son passage mais regrette qu’il y ait peu de place pour l’expression d’une spiritualité dans la démarche collective. Sur les limites d’une vie dans un collectif, elle relève un manque de repères au niveau de l’équilibre entre le temps de travail consacré au collectif et le temps personnel. Elle se souvient de son arrivée et de son accueil dans la communauté. Elle raconte que des migrants sont accueillis à Longo Maï et leur rencontre a été un moment important pour l’informatrice qui a pu confronter l’image des migrants dans les médias à la réalité. Sur place, elle a participé à la construction d’une maison et a fait de l’enduit en paille et chaux après avoir travaillé le jardin en s’adressant à un référent construction. Elle a trouvé tous les bâtiments de bonne qualité et beaux. Elle aborde ensuite les différents types d’habitat que l’on trouve dans les écovillages et les communautés alternatives. Pour l’interlocutrice, la vision de l’habitat écologique actuelle avec ses matériaux particuliers doit être nuancée, construire de façon durable signifie un retour au travail traditionnel, de la pierre par exemple. Elle admire la façon dont ce village a été créé mais est dérangée par le fait que la communauté reçoive de l’argent du mécénat suisse. Elle trouve inquiétant qu’une coopérative qui fonctionne aussi bien en ait besoin pour durer. Personnellement, elle ne considère pas que ce village soit un lieu fermé à l’extérieur, il est ouvert à des personnes curieuses de visiter. Le collectif, son organisation et ses revendications militantes lui semblent plus relever d'une idéologie anarchiste que d'un état d'esprit "hippie". Longo maï signifie “que ça dure” en provençal et, pour l'informatrice, cela résume bien l’esprit du village.