2019
Cairn
Leila Schneps, « Statistiques, probabilités et justice », Cahiers philosophiques, ID : 10670/1.fisnzd
En raison de l’utilisation croissante de l’analyse scientifique dans les enquêtes criminelles, nous assistons à un retour en force du calcul des probabilités, longtemps banni des tribunaux. Toutefois, la mauvaise compréhension de celui-ci par le jury limite son utilité, ce qui a conduit au cours de la dernière décennie à un effort de pédagogie visant à améliorer la présentation des arguments mathématiques aux personnes peu familières des méthodes de raisonnement numérico-logique. Ceci a mis en lumière un problème longtemps ignoré : pour des raisons psychologiques, nous n’analysons pas de la même manière les évènements aléatoires (accidents ou catastrophes naturelles) et ceux résultant d’actes commis par des êtres humains (meurtres, vols…). Ainsi, nous sommes amenés à surestimer la probabilité des deuxièmes par rapport aux premiers, même lorsque les probabilités réelles sont identiques.