2002
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François Baratte et al., « Le trésor de Carthage : contribution à l’étude de l’orfèvrerie de l’Antiquité tardive », Études d'Antiquités africaines, ID : 10670/1.fmg52u
Hasard des découvertes sans doute, l'Afrique romaine n'a livré aux chercheurs que très peu de vaisselle d'argent et d'orfèvrerie. Le petit trésor découvert fortuitement sur la colline de Byrsa à Carthage au milieu du XIXe s. est la trouvaille la plus spectaculaire. Dispersé aujourd'hui entre le Musée du Louvre à Paris et le British Museum à Londres, il comportait de la vaisselle de table et quelques bijoux. D'une ampleur relativement modeste, cet ensemble, dont on daterait volontiers la cachette du courant du Ve s. apr. J.-C, est cependant une belle illustration de l'orfèvrerie qui pouvait être celle des notables africains à la fin de l'antiquité : une inscription soigneusement gravée sur l'un des plats se réfère sans doute à l'une de ces familles, les Cresconii. Mais au-delà du témoignage sur l'Afrique romaine, le trésor présente quelques pièces tout à fait originales comme la patère ornée d'une grenouille, mais aussi des formes qui comptent parmi les plus intéressantes de l'antiquité tardive, caractérisées les unes par la qualité de leur exécution et du travail du métal (coupes à couvercle et petites louches), les autres par leur décor de reliefs (coupes à scènes pastorales). L'origine des différents objets reste difficile à établir (l'un d'entre eux porte une inscription pondérale en grec), mais le trésor de Carthage constitue un important jalon dans l'histoire de l'orfèvrerie antique, et éclaire un aspect trop mal connu de la civilisation de l'Afrique romaine tardive.