2024
Cairn
Hervé Rayner, « La Ligue de Matteo Salvini et l’« environnementalisme de salon » : entre indifférence, hostilité et intéressement aux enjeux écologiques », La Pensée écologique, ID : 10670/1.fo92f2
Depuis ses origines dans les années 1980, la Ligue du Nord a fait de l’appartenance et des revendications territoriales son credo principal, mais ce référentiel, focalisé sur l’opposition au « centralisme romain » et à l’immigration, n’en est pas moins resté privé de toute dimension environnementaliste. Parlant au nom des « classes productives », la Ligue du Nord devient l’un des principaux protagonistes du jeu politique et accède au gouvernement dès 1994. Continûment à la tête des exécutifs régionaux de Lombardie et de Vénétie, ses élus et leurs alliés ferment les yeux sur la pollution atmosphérique qui y provoque chaque année des dizaines de milliers de morts prématurées. Nouveau leader issu d’une crise interne sans précédents, Matteo Salvini renonce au sécessionnisme au profit du nationalisme. Accentuant la droitisation du parti, cette réorientation positionne la Ligue dans le camp souverainiste et la rapproche du climato-scepticisme.