L’effet de frontière dans les mobilisations collectives de migrants en situation administrative précaire

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2016

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Martin Deleixhe et al., « L’effet de frontière dans les mobilisations collectives de migrants en situation administrative précaire », Raisons politiques, ID : 10670/1.fugusd


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Dans les théories post-nationales de la démocratie, les migrants occupent souvent une place de choix comme acteurs du renouveau de la contestation politique. Condamné pour une partie d’entre eux à une extrême précarité juridique et sociale par leur exclusion étatique, les mobilisations collectives de migrants revendiquant la régularisation de leur situation administrative sont alors présentées comme la figure de proue d’une citoyenneté transnationale innovante. Sur la base de deux observations participantes menées au sein de mouvements de sans-papiers, nous soumettons à l’examen l’hypothèse selon laquelle la frontière est cependant bien plus résiliente que ne le pensent les démocrates postnationaux. Car la frontière se reproduit sous la forme de distinctions proto-administratives jusque dans les endroits où l’on attend le moins, et notamment au sein des mouvements de lutte de migrants, par un phénomène que nous nommerons un « effet de frontière ». Cet article avancera d’une part que cet effet de frontière est un avatar de la « pensée d’État » telle qu’elle a été mise en évidence par Bourdieu et le mobilisera d’autre part pour fournir un début d’explication à l’extrême fragmentation des groupes de migrants en lutte.

The border effect in migrants’ collective political mobilizationIn theories of post-national democracy, irregular migrants have often been framed as spearheading the renewal of political contestation. Condemned to an extreme social and juridical precariousness by the States’ exclusion, their collective struggle for the regularization of their administrative status is commonly depicted as the vanguard of an innovative transnational citizenship. On the basis of two participant observations made with irregular migrants’ collectives, we will scrutinize the hypothesis according to which borders are a lot more resilient than they are commonly assumed to be by post-national democrats. Borders reappear as proto-administrative distinctions where we least expect them, and notably within irregular migrants’ political struggle, through a phenomenon that we call the border effect. First, we will first show that this border effect is largely the consequence of the “State thinking” unearthed by Bourdieu and, second, that it goes a long way toward explaining the acute fragmentation amongst the groups of activist migrants.

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