Femmes en métiers d’hommes. Récits de la modernité et usages marchands du féminisme dans le Paris de 1900

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2019

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Juliette Rennes, « Femmes en métiers d’hommes. Récits de la modernité et usages marchands du féminisme dans le Paris de 1900 », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.fxr5nh


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L’accès des femmes à des activités exercées par les hommes des classes populaires urbaines, telles que celles de cocher et d’afficheur public dans les années 1900, n’a pas été intégré dans l’historiographie sur le travail des femmes et dans la mémoire féministe relative aux « pionnières ». Pourtant, ces travailleuses constituèrent un évènement sur la voie publique qui fut très largement photographié, mis en spectacle et érigé en exemple vivant des « conquêtes féministes » et de la « modernité parisienne ». Cet article explore le processus qui a conduit des entrepreneurs, des photographes et des publicistes à embaucher et rendre visibles ces travailleuses, et cherche à comprendre les relations de ces différents acteurs avec les luttes féministes de l’époque pour l’accès des femmes aux métiers traditionnellement masculins. À partir d’archives et de documents photographiques, policiers, associatifs, journalistiques, ainsi que de correspondances manuscrites et de registres de l’état civil, il montre comment la mise en spectacle des avancées en matière d’égalité des sexes constituait alors pour divers entrepreneurs une source de profit symbolique et économique qui n’impliquait pas en tant que tel un soutien aux revendications féministes.

Women’s access to activities carried out by urban working-class men, such as coachmen and bill-posters in the 1900s, has not been integrated into the historiography on women’s work nor into the feminist memory of “pioneering women”. Yet, these female workers were viewed as a historical event within the urban landscape, and they were abundantly photographed, staged, and set up as a living example of “feminist conquests” and “Parisian modernity”. This article explores the process that led numerous entrepreneurs, photographers and publicists to hire and make these female workers visible, and seeks to understand the relationships of these different actors with the then feminist struggles for women’s access to traditionally male occupations. Based on photographic, journalistic, activist and police-related documents, as well as private correspondence and civil status archives, it evidences how the showcasing of advancements in gender equality constituted a source of symbolic and economic profit for various entrepreneurs, which did not as such imply advocacy for feminist demands.

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