21 décembre 2018
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Raphaël Baroni, « Le chapitrage dans le roman graphique américain et la bande dessinée européenne: une segmentation précaire », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.fyvwkq
Historiquement, même s’ils partagent les caractéristiques définitoires du média, et même s’ils ont fini par converger dans le format flexible du roman graphique, les comics américains et les bandes dessinées franco-belges ne sont pas structurés de la même manière, notamment au niveau de la segmentation épisodique et chapitrale. En Europe, la publication en feuilletons de deux ou trois pages dans des magazines hebdomadaires et les albums de 48 pages qui en découlent se prêtent difficilement à une segmentation chapitrale, qui ne deviendra possible qu’avec l’apparition de magazines mensuels et de livres à la pagination plus importante, les uns et les autres imitant ostensiblement le modèle littéraire du roman chapitré. À l’inverse, outre-Atlantique, on peut faire l’hypothèse que l’émergence du chapitrage dans le graphic novel s’explique par son enracinement dans le standard du comic book, qui constituait une sorte de proto-chapitre en puissance pour cette unité de rang supérieur qui apparaît dans les années 1980. Je me pencherai notamment sur deux cas emblématiques : Ed the Happy Clown de Chester Brown et les romans graphiques de Daniel Clowes pour mettre en lumière les relations entre épisode et chapitre dans le graphic novel américain, et pour contraster cette apparition quasi spontanée de la segmentation chapitrale avec son introduction plus stratégique et délibérée dans la bande dessinée européenne.