Entre coopération et conflit : La « coopération de confiance » entre la police et les centres de consultation spécialisés dans l’accompagnement des victimes de la traite des êtres humains

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2021

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Anne Dölemeyer et al., « Entre coopération et conflit : La « coopération de confiance » entre la police et les centres de consultation spécialisés dans l’accompagnement des victimes de la traite des êtres humains », Cultures & Conflits, ID : 10670/1.fzfjx6


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La lutte contre la traite est devenue un champ d’action étatique dans lequel s’entremêlent logiques humanitaire, sociale et d’assistance d’une part, et logiques pénales d’autre part, leurs exigences parfois contradictoires devant être conciliées. La négociation de ces deux logiques au niveau de la street-level bureaucracy se retrouve généralement dans la répartition des responsabilités entre les autorités pénales d’une part, et les acteurs en charge de l’aide aux victimes d’autre part. Cet article propose d’étudier, à la lumière du cas allemand, les conditions de la coopération par essence conflictuelle entre des unités de police qui combattent la traite des êtres humains dans une perspective de droit pénal et des centres de consultation non gouvernementaux destinés aux victimes de la traite, qui suivent une logique sociale et de droits humains, et sont souvent critiques envers les autorités gouvernementales répressives. Il s’agit ici de saisir ce qui rend possible cette coopération a priori improbable en mettant notamment en lumière le rôle décisif de la « confiance » dans ce contexte : elle permet en effet l’échange d’informations, mais peut également s’y substituer, et allier ainsi de manière productive coopération et distance. Les accords de coopération écrits aident à sécuriser cette confiance en clarifiant les responsabilités de chaque famille d’acteurs mais aussi en donnant un cadre, outre à la coopération, à des formes de distance et au devoir de réserve. La « confiance » reste ainsi constamment « sous-définie », ce qui permet à chacune des parties de la concevoir et de la mettre en œuvre de manière différenciée.

Anti-trafficking has become a subject of state action in which humanitarian, social and caring logics, on the one hand, and criminal law logics, on the other hand, are coupled, thereby requiring a reconciliation between their sometimes-conflicting requirements. In the practice of street-level bureaucracy, this is often solved through an institutional separation of responsibilities between law enforcement agencies and social welfare institutions/counseling centers. In our contribution, we use the German case to discuss the conditions of constitutively conflictive cooperation between police units that prosecute trafficking from a criminal law perspective and non-state organized counseling centers for trafficked persons, which follow a more socially oriented, human rights logic and are frequently critical of state-repressive authorities. We focus on the question of how such unlikely cooperation is possible at all. We show that in this context, “trust” becomes an important resource that achieves various things: it enables information exchange but can also replace it, thus productively combining cooperation and distance. Written cooperation agreements help to secure this trust by, among other things, organizing clear responsibilities and stipulating distance and confidentiality obligations in addition to cooperation. In this context, “trust” always remains underdefined as it is understood and used differently by each of the participants.

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