2006
Cairn
Christine Clus-Auby et al., « Le patrimoine foncier du Conservatoire du littoral et le changement climatique : scénarios d'évolution par érosion et submersion », Annales de géographie, ID : 10670/1.g37y7b
Une accélération de la vitesse d’élévation du niveau de la mer ainsi qu’un accroissement de la fréquence et de la force des tempêtes sont attendus au cours de ce siècle en liaison avec le réchauffement planétaire. Il pourrait en résulter d’une part une accentuation de l’érosion des plages et des falaises, d’autre part une extension des submersions littorales. Une telle conjoncture ne laisse pas indifférent le Conservatoire du littoral, établissement public de l’État qui a pour mission d’acquérir et de protéger des terrains côtiers. Actuellement, en France métropolitaine, il possède 59 000 ha et l’achat de 116 000 ha supplémentaires d’ici à 2100 a d’ores et déjà été décidé. Aussi a-t-il lancé une étude pour évaluer les effets sur ses terrains de scénarios d’érosion et de submersion à l’horizon 2100. On a pris ici comme hypothèse une élévation de 44 cm du niveau de la mer, valeur présentée comme la plus probable par le Groupe intergouvernemental d’évaluation du climat (GIEC, 2001). Les résultats obtenus sont nécessairement entachés d’incertitudes, aussi ne s’agit-il que de scénarios susceptibles de rendre compte des effets de cette élévation. Ils permettent néanmoins de penser qu’en 2100, le recul des plages et des falaises pourrait avoir fait perdre au Conservatoire 647 ha, soit 1, 2 % de ses biens fonciers actuels et 1 514 ha, soit 1 % de son patrimoine futur. En ce qui concerne la submersion des marais maritimes, 1 350 ha, soit 3 % de ses biens actuels et 3 073 ha, soit 2,6 % de son patrimoine futur pourrait être affectés. Mais, si à ces marais maritimes on ajoute les terrains endigués, la surface potentiellement submersible passe à 5 000 ha, soit 10 % de ses biens fonciers actuels et à 30 000 ha, soit 21 % de son patrimoine futur.