2006
Cairn
Sylvaine Bulle, « Espace et mémoire collective à Jérusalem », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.g8b7mo
L’observation du champ de la mémoire urbaine de Jérusalem à partir du seul cadre bâti de la vieille ville est un mode de questionnement historiographique, qui consiste à élargir l’approche historique d’un territoire à une sociologie des appropriations urbaines. L’article part du constat de la permanence de la stabilité de l’image de la vieille ville de Jérusalem pour effectuer une étude des modalités d’appropriation de cette dernière par les deux communautés juive et arabe. L’article s’attache à décrire la construction de l’esthétique urbaine autour de la ville sainte dans la période du Mandat Britannique liée à la présence d’administrateurs occidentaux, avant qu’elle ne soit appropriée, transmise et véhiculée par différents courants et agents de la mémoire, israéliens et palestiniens. On ne décrit pas seulement un conflit de mémoire autour des valeurs symboliques de la ville sainte. On interroge les régimes d’historicité de la mémoire soumises aux contingences économiques contemporaines et la place des temporalités sociales dans l’écriture de l’histoire d’un territoire.