2009
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Nicholas Jolley et al., « Leibniz et l'autosuffisance causale des substances », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.107.4.2044681
Dans la Monadologie (§18), Leibniz écrit que toutes les substances simples ou monades créées sont dotées d’une sorte d’autosuffisance causale (autarkem). Certains pourraient penser que son adhésion à la théologie chrétienne empêche Leibniz de soutenir cette thèse sans restriction. Dans le présent article je montre au contraire qu’une telle interprétation serait erronée. Dans la première section, je réponds à l’objection traditionnelle selon laquelle une autosuffisance causale non restreinte est en contradiction avec la conception leibnizienne des substances créées ; en me servant d’une analogie avec un auteur et son roman, je montre que la création divine n’interdit pas l'autosuffisance des substances. Dans les sections qui suivent, je discute une objection plus récente, selon laquelle l'autosuffisance causale des substances ne concerne que leurs états non initiaux. Je démontre que cette objection échoue à prendre sérieusement en compte la thèse leibnizienne selon laquelle les monades, tout comme Dieu, sont hors du temps.