Variabilité des crues et des paysages du lac Fitri depuis les grandes sécheresses des années 1970-1980

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Tashi Yalikun et al., « Variabilité des crues et des paysages du lac Fitri depuis les grandes sécheresses des années 1970-1980 », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10670/1.gixwdm


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L’importance des zones humides tropicales est reconnue à l’échelle internationale, tant pour leur biodiversité, leur rôle écosystémique, que pour les ressources qu’elles fournissent aux sociétés (MADGWICK et PEARCE, 2017). À cette échelle, un constat de déclin s’affirme aussi bien en superficie qu’en qualité (GARDNER et al., 2015 ; CREED et al., 2017). Au Sahel, les zones humides sont vitales pour les populations, notamment pendant la saison sèche. Si les chercheurs démontrent le caractère réversible de l’extension de certains lacs, comme le lac Tchad qui se stabilise à un état de « Petit lac » après les sécheresses des années 1970-1980 (MAGRIN et al., 2015), les études peinent à prendre en compte la variabilité inter et intra-annuelle qui caractérise les régimes hydrologiques des lacs sahéliens.« À ce rythme d’exploitation et sans changer le mode actuel d’utilisation […] la perte d’habitats et de biodiversité, mais aussi de systèmes productifs et de ressources vitales pour la survie de la population, est inévitable » : cette conclusion alarmiste de l’évaluation de la zone de biosphère du Fitri par le BEGC (2016) ne tient pas compte de l’évolution des ressources du lac, liée à celle de la pluviométrie dans son bassin versant. L’objectif de cet article est de préciser cette variabilité inter et intra-annuelle. L’acquisition d’images satellitaires entre 1972 et 2015 fournit un suivi annuel pour cette période ; un suivi mensuel est réalisé pour l’année 2015. Une méthodologie originale a été expérimentée pour discriminer les eaux libres et la végétation marécageuse qui composent la zone humide. L’analyse des résultats contribue à mieux comprendre le fonctionnement du lac sur le court et le moyen terme, ainsi que l’évolution des surfaces de la zone humide où se concentrent les ressources disponibles en saison sèche. Une étude aux objectifs similaires existe pour le lac Tchad (LEBLANC et al., 2011), à partir d’une méthodologie qui utilise les données thermiques (Tmax) du satellite Météosat pour identifier les eaux couvertes de végétation aquatique et fournit une série chronologique mensuelle d’estimations de la superficie totale inondée pour le lac Tchad entre 1986 et 2001. Cette technique tire parti de la résolution temporelle élevée et du capteur thermique du satellite géosynchrone pour cartographier les eaux libres et les eaux couvertes de végétation aquatique dans de grandes masses d’eau comme le « Petit » lac Tchad dont la superficie varie entre 3 000 et 14 000 km2. Elle est inadaptée pour un plan d’eau de taille relativement petite, en raison de la faible résolution spatiale des données Météosat qui est de 5 km2. Nous proposons une nouvelle technique qui profite de la haute résolution spatiale pour une bonne répétitivité des données de télédétection optique. Elle permet de cartographier avec une précision plus élevée les zones humides de régions lacustres en zone aride et semi-aride pour suivre leurs variations à court et à long terme.

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