Se mobiliser pour l’eau potable : une forme de régulation civique ?

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2018

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Cécile Tindon et al., « Se mobiliser pour l’eau potable : une forme de régulation civique ? », Participations, ID : 10670/1.gkt44a


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Au début des années 1990, l’eau potable est (re)devenue un objet d’attention publique. Un nouveau cadre réglementaire et institutionnel remodela les relations entre élus, opérateurs privés, services de l’État et usagers du service. Des associations se constituèrent également, formant des publics au sens de Dewey, c’est-à-dire des ensembles d’individus affectés par un problème et s’engageant dans une « enquête sociale » à son propos. Leur activité prit la forme de ce que nous qualifierons de régulation civique organisée : des interventions visant à mettre le service et ses acteurs sous surveillance afin de détecter et corriger d’éventuels manquements. Mobilisant les résultats d’une enquête conduite sur deux terrains principaux, le Rhône et l’Orléanais, l’article revient tout d’abord sur la trajectoire d’engagement des militants de l’eau, et distingue deux trajectoires idéales-typiques, l’une à dominante politique et militante, l’autre à dominante associative et gestionnaire. Il éclaire ensuite les dynamiques de constitution des associations et de leurs coordinations, puis caractérise la nature de leur activité autour d’un triptyque : la mise en politique de l’eau, en assumant une dimension de conflictualisation ; l’exercice d’une vigilance compétente qui se traduit par un suivi minutieux de toutes les activités des services ; la résolution de cas problématiques portés à leur connaissance. Enfin, l’article éclaire les tensions et fragilités de cette régulation civique, susceptibles de questionner à long terme sa pérennité.

Mobilizations for drinking water: A form of civic regulation?In the early nineties, drinking water became an object of public attention. A new regulatory and institutional framework reshaped relations between elected officials, private operators, state services, and users. Associations were also set up, forming publics in the sense of Dewey, that is to say sets of individuals affected by a problem and engaging in a “social inquiry” about it. Their activity takes the form of what we will call organized civic regulation: interventions aimed at putting the service and its actors under surveillance in order to detect and correct any shortcomings. Mobilizing the results of a study conducted on two main sites, the Rhone and the Orléanais, the article first of all describes the trajectory of engagement of water activists, and distinguishes two typical ideal trajectories, one predominantly political and militant, the other primarily associative and managerial. It then highlights the dynamics of the constitution of associations and their mutual coordination, and characterizes the nature of their activity around a triptych: the politicization of water, assuming a dimension of conflict; the exercise of a competent vigilance that results in a careful follow-up of all the activities of the services; the resolution of problematic cases brought to their attention. Finally, the article sheds light on the tensions and fragilities of this civic regulation, which are likely to cast doubt on its long-term durability.

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