2017
Cairn
Raphaël Baroni, « L’empire de la narratologie, ses défis et ses faiblesses », Questions de communication, ID : 10670/1.gl2vtw
L’article dresse un état des lieux et un bilan de santé de la théorie du récit dans un contexte contemporain marqué par ce que l’on a appelé il y a une vingtaine d’années le « tournant narratif » dans les sciences humaines. Paradoxalement, d’un point de vue institutionnel, la théorie du récit apparaît relativement moribonde, alors que son champ d’application n’a jamais semblé aussi large et son utilité aussi évidente. Les études narratives au sens large soulignent aujourd’hui notre nature d’ homo fabulator, mais certains chercheurs ne prennent pas toujours la peine de suivre les évolutions récentes de la théorie du récit contemporaine face au défi de sa confrontation avec des genres et des médias qui dépassent largement le périmètre des études littéraires. J’insisterai sur l’importance de revaloriser et d’institutionnaliser une discipline de recherche qui n’a jamais cessé d’évoluer, de manière à assurer à la narratologie un rôle central au sein d’études narratives en expansion rapide. Peut-être qu’un renforcement de la théorie du récit au sein des sections de littérature contribuerait à la fois à assurer la visibilité de la narratologie au sein de la recherche académique et à redynamiser une discipline qui connaît aujourd’hui une crise sans précédent.