2013
Cairn
Roger Teboul et al., « Deux biais méthodologiques importants menacent les études cliniques chez les adolescents difficiles : Les leçons d'une recherche de plusieurs années chez 213 jeunes contactés », Perspectives Psy, ID : 10670/1.gl5ndw
Objectif Cette recherche évalue après deux ans l’impact des soins psychiatriques proposés par une équipe de secteur de psychiatrie infantojuvénile sur une population cible d’adolescents difficiles (entre 12 et 15 ans) signalés pour des troubles du comportement par quatre collèges de Montreuil dans la banlieue de Paris. Méthode Comparer, après tirage au sort, l’efficacité de la prise en charge par une équipe de secteur de psychiatrie infanto-juvénile, de 50 adolescents (groupe des Suivis) présentant des troubles à expression comportementale par rapport à un groupe de 50 autres (les Non Suivis) présentant les mêmes troubles, mais ne bénéficiant pas de cette prise en charge. Trois questionnaires élaborés par le service de psychiatrie et les collèges concernés sont remplis à l’entrée et à la sortie de la recherche par l’adolescent, un des membres de sa famille et un professionnel du collège afin de permettre une comparaison. La conception même des questionnaires et le fait que ceux-ci soient passés par des psychologues cliniciens permet aussi d’établir une relation d’empathie entre le psychologue recruteur l’adolescent, sa famille et le collège. Résultats Deux biais méthodologiques importants menacent cette étude clinique : Le nombre de refus de participer à la recherche Sur 213 jeunes signalés par les collèges sur une période de quatre ans, seulement 52 ont accepté de participer à la recherche, soit un taux de refus de 75,6%. Le nombre de perdus de vue Sur les 52 jeunes ayant accepté de participer à la recherche, seulement 26 sont allés au bout des deux ans, soit 50% de la cohorte, dont 65% parmi le groupe des Suivis et 35% parmi le groupe des Non-Suivis. Conclusion Compte tenu de l’importance des biais observés on peut se demander comment une équipe de psychiatrie infanto-juvénile peut intervenir auprès d’adolescents difficiles en proposant des actions systématiques de soins et/ou de prévention sans obtenir au préalable une adhésion relative des adolescents et de leur famille.