Logique psychotique d’(auto-) destruction et meurtre de masse. Le cas de Denis Lortie à la lumière de la psychanalyse. Partie II. Le passage à l’acte, ses ressorts et ses conséquences

Résumé Fr En

Cet article, qui constitue la seconde partie d’une étude psychanalytique du cas Lortie (Trichet, 2020), s’attache à l’analyse des ressorts et des incidences psychiques de l’attentat chez Denis Lortie. De nouveaux éléments cliniques, issus de la captation vidéo, de sa déclaration statutaire et des procès notamment, permettent de revenir sur nos précédents développements sur le sacrifice et la perte. Ils sont également l’occasion de discuter certaines hypothèses de Legendre selon lequel cet attentat aurait valeur de parricide et représenterait un crime de notre temps. Bien que située hors discours, la logique psychotique n’est pas sans coordonnées sociopolitiques. Le cas Lortie montre que des tensions sociales, actualisant la faille de l’Autre, sont susceptibles de venir localiser le réel insupportable pour certains sujets psychotiques, qui tentent alors de le traiter par un passage à l’acte.

The present article constitutes the second part of a psychoanalytic study of the Lortie case and analyzes the motivations of the attack and the psychic consequences on Denis Lortie. New clinical elements from video recordings, his statutory statement, and trials allow us to rethink our previous developments about sacrifice and loss. They also represent an opportunity to discuss Legendre’s hypothesis that this attack could have the same value as patricide and represent a crime of our times. Even though the psychotic logic is situated outside of discourse, it is not without sociopolitical coordinates. The Lortie case shows how social tensions, by updating the flaws of the Other, might locate, for certain psychotic subjects, the unbearable real that they attempt to deal with through a passage to the act.