2008
Cairn
Mathilde Saïet, « Tissus féminins », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.gnos1l
En tant que possession plus spécifiquement féminine, la persistance d’un « doudou », chez l’adulte convoque une double interrogation sur ce qui, d’une part, relèverait d’un fonctionnement psychique propre à la femme, et d’autre part sur ce qui la lie si intimement à ce simple petit bout de tissu. L’anatomie du doudou, surface de projection sensorielle informe, à la limite du figurable, semble ainsi doubler l’informe du sexe féminin, aux limites incertaines et circonscrit à l’aide de « représentations sensorielles » internes non perceptives. Objet d’endormissement, le doudou apaisant et anesthésiant plonge ces femmes dans un sommeil lourd, grâce à l’auto-érotisme d’une sexualité infantile laissant en marge la génitalité, comme ensommeillée. Diffusant ses propriétés magiques, merveilleuses, le doudou apparaît en outre comme l’objet d’une connivence érotique entre une fille et sa mère, offrant la possibilité d’un traitement homo-érotique, pour regagner chaque nuit la sensualité perdue du monde maternel.