The Frames of the Mexican Drug War: Grievability, Sacrificial Loss and Melancholia

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2019

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Josemaría Becerril Aceves, « The Frames of the Mexican Drug War: Grievability, Sacrificial Loss and Melancholia », Raisons politiques, ID : 10670/1.h3ty75


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Les travaux de Judith Butler qui analysent les pratiques discursives de légitimation de la violence étatique, nous servent ici à comprendre comment le gouvernement mexicain organise les représentations publiques de la mort dans l'actuelle guerre contre la drogue. À partir de l'idée selon laquelle les cadres de la guerre constituent inégalement les vies à même d'être pleurées ou non, nous analysons dans cet article la manière dont certains massacres récents ont été présentés par le gouvernement et les médias mexicains. Nous cherchons à souligner l'utilisation publique et médiatique de deux catégories ( narco et sicario), qui servent à justifier et à normaliser la violence de la guerre. Par ailleurs, cet article complète les travaux de Butler sur les cadres de la guerre en montrant qu'au Mexique, ils ne visent guère à occulter la mort des personnes qui s'extraient de ces catégories, mais qu'ils exhibent au contraire publiquement ces vies perdues en tant qu'elles représenteraient des sacrifices nécessaires. Après avoir montré les connexions qui résident entre cette distribution inégale du deuil, l'affirmation de la souveraineté étatique, et l'utilisation politique des cadavres, cet article finit par proposer d'utiliser la mélancolie comme un moyen affectif permettant de concurrencer le cadre sacrificiel proposé par l'État.

Judith Butler's works concerning the discursive practices used for legitimizing State violence offer a useful vantage point for exploring how the Mexican government has organized public representations of death during its ongoing Drug War. Following her insight that “frames of war” sustain a differential distribution of grievability, this article explores the discourse through which the government has presented poignant cases of carnage in order to highlight the usefulness of specific categories for sustaining and normalizing the war violence. By appropriating Butler's division between “grievable” and “un-grievable” subjects, this article complicates the understanding of the frames of war by showing that in Mexico they do not hide death but instead they allow for the exhibition of lost lives through sacrificial mourning. After showing the connections between the allocation of grievability, the quest for sovereignity and the instrumentalization of dead bodies, the article concludes by pointing towards the political possibilities of melancholia.

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