2015
Cairn
Alexandra Saemmer, « Réflexions sur les possibilités d’une « recherche-création » désinstrumentalisée », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.h4lixz
Depuis quelques années, les discours catastrophistes prédisant une domination de l’humanité par le numérique se multiplient. Pour emprunter à Roland Barthes sa formule célèbre, le numérique est-il alors fasciste, comme la langue ? Il est tentant de le penser, et il peut donc paraître foncièrement contradictoire de relier les termes « art » et « numérique ». L’artiste numérique se trouve en effet tiraillé entre la nécessité sociale et politique d’investir le numérique comme terrain d’expérimentation, l’envie d’explorer les potentiels esthétiques effectivement ouverts, et l’impossibilité d’échapper aux lois du marché qui régissent le hardware et le software des supports comme l’ordinateur, la tablette ou le téléphone portable, que l’artiste est bien obligé d’investir dès qu’il veut faire de l’art numérique. Une démarche de « recherche-création » mobilisant les dispositifs numériques peut-elle néanmoins trouver des voies pour échapper à la rationalisation normative ? Quels seraient les contours et démarches possibles d’un art numérique désinstrumentalisé, repolitisé ?