Du « freudisme » autour d’un crime. L’affaire Violette Nozière 1933-1934

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2017

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Anne-Emmanuelle Demartini, « Du « freudisme » autour d’un crime. L’affaire Violette Nozière 1933-1934 », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.hcd6ge


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En 1933, à Paris, Violette Nozière, jeune fille de 18 ans, empoisonne ses parents en expliquant avoir voulu se venger d’un père incestueux. Cette affaire criminelle, qui a défrayé la chronique dans la France des années trente, a soulevé un vaste débat dans lequel s’est invitée la psychanalyse. Cet article éclaire la manière dont le fait divers a pu solliciter la psychanalyse, la discuter et la mettre à l’épreuve, en la conviant pour rendre compte du mobile avancé par la criminelle, interprété comme un véritable « roman freudien », et pour penser la personnalité de la parricide, la figure de la « freudienne », jeune fille œdipienne et émancipée intellectuellement et sexuellement, cristallisant les inquiétudes soulevées par le double processus d’émancipation des femmes et des jeunes. Contrairement à l’approche historique classique, qui analyse la diffusion de la psychanalyse en mettant l’accent sur la confrontation entre la théorie freudienne et le monde savant, l’étude rend compte de la mobilisation de la psychanalyse autour d’un fait divers, en privilégiant l’analyse du support de celui-ci, c’est-à-dire la presse, et souligne la diffusion de la psychanalyse, sous une forme galvaudée et polémique, dans le discours social des années 1930.

On the “Freudism” surrounding a Crime: The Violette Nozière Affair, 1933–1934In Paris in 1933, Violette Nozière, a young woman of eighteen, poisoned her parents, explaining that she had wished to avenge herself of an incestuous father. This criminal case, which was front-page news in 1930s France, gave rise to a huge debate into which psychoanalysis invited itself. This article elucidates the way in which this human interest news story was able to call upon, discuss and test psychoanalysis, by inviting it to account for the motive advanced by the criminal —which was interpreted as a veritable “Freudian novel”— and to conceive of the personality of the parricide and the figure of the “Freudian” woman, an Oedipal young girl emancipated both intellectually and sexually, who crystallized the concerns raised by the dual process of the emancipation of women and young people. In contrast to the classical historical approach, which analyzes the dissemination of psychoanalysis by emphasizing the confrontation between Freudian theory and the world of scholarship, this study documents the mobilization of psychoanalysis around a human interest news story, by focusing on the favoured vehicle of such stories, i.e. the press. In doing so it underlines the dissemination of psychoanalysis, in a hackneyed and polemical form, in the social discourse of the 1930s.

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