2008
Cairn
Thomas Renaud et al., « Impact des pratiques médicales sur le coût de prise en charge du cancer. Le cas du cancer du côlon en Île-de-France », Pratiques et Organisation des Soins, ID : 10670/1.hcwjnp
Objectifs : Premièrement, estimer le coût de prise en charge du cancer du côlon en Île-de France dans l’année suivant son diagnostic et cerner les caractéristiques médicales et thérapeutiques qui le déterminent. Deuxièmement, mesurer l’incidence d’une amélioration globale des pratiques de soins et de dépistage sur l’évolution des coûts. Méthodes : L’étude a été conduite sur un échantillon de franciliens admis en affection de longue durée (ALD) pour cancer du côlon, à partir d’une enquête médicale appariée à des données de remboursement de l’Assurance maladie en 2002-2003. Nous avons réalisé une modélisation log-linéaire de la dépense médicale puis un calcul d’effets partiels pour mesurer les évolutions en cas de détection plus précoce et de normalisation des pratiques de chimiothérapie. Résultats : La dépense médicale totale par personne était de 28 900 €, dont 96 % lui était remboursée. Les soins hospitaliers concentraient 85 % de cette dépense. Le stade de gravité du cancer déterminait largement la dépense médicale : 35 600 € en moyenne pour le stade le plus sévère contre 17 000 € pour le stade le moins sévère. L’établissement dans lequel le patient a été hospitalisé, son département de résidence, son âge et les co-morbidités conditionnaient également le niveau de dépense. La normalisation des pratiques de chimiothérapie ne générerait globalement pas de surcoût tandis qu’une détection plus précoce du cancer réduirait les dépenses de 12 % à 25 % selon le scénario envisagé. Conclusion : Ce cancer représente un fardeau économique considérable. Pourtant, sa détection précoce grâce à un meilleur dépistage générerait des économies substantielles tandis que le respect des recommandations en matière de chimiothérapie ne coûterait pas plus cher à la société. Prat Organ Soins 2008;39(4):283-295