La rémunération du travail politique en Roumanie fin XIXe-début du XXe siècle : Les parlementaires roumains à la recherche des ressources publiques

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La Constitution roumaine de 1866 introduisait l’incompatibilité entre toute fonction salariée et un mandat d’élu. Si les paiements d’indemnités ou des dons étaient expressément interdits dans le cas des sénateurs, le texte fondamental n’incluait pas de disposition similaire pour les députés. Cependant, dans le cas roumain, la rémunération du travail parlementaire fut loin de constituer un repère pour la professionnalisation politique au sens wébérien. L’élite politique resta fermée, à la fin du XIXe siècle et au-delà. Cette tendance se maintint, malgré des processus de clarification du statut des parlementaires et l’élargissement du suffrage. Les restrictions législatives, sur les conflits d’intérêts ou les incompatibilités devinrent ainsi plutôt des moyens disciplinaires aux mains des dirigeants des partis, et non des outils de transparence ou d’autonomisation de la sphère politique. L’article se concentre sur la rémunération du travail parlementaire à la fin du XIXe siècle et au dé- but du XXe, en décrivant à la fois les bénéfices et les contraintes législatives qui ont pesé sur les élus. Selon nous, la rémunération des élus ne visait ni une plus grande ouverture des formes de sélection du personnel politique, ni la professionnalisation des acteurs. Il s’agissait plutôt d’un ressort financier « systémique » inséré dans un processus plus large d’institutionnalisation de la politique.

The Romanian Constitution of 1866 introduced the incompatibility between publicly remunerated functions and holding an elected office. While the payment of allowances or donations was expressly prohibited in the case of senators, the constitutional text did not include a similar provision for the members of the lower chamber. However, in the Romanian case, the compensation for parliamentary work was not a sign of political professionalization in the Weberian sense. The political elite remained closed at the end of the 19th century and beyond. This trend continued, despite attempts to clarify the MPs’ status and the expansion of the suffrage. Legislative restrictions regarding conflicts of interest or incompatibilities became disciplinary tools in the hands of party leaders, and not instruments of achieving transparency or empowerment of the political sphere. The article focuses on the remuneration of parliamentary work in the late 19th and early 20th centuries, describing both the benefits and the legislative constraints that weighed on elected officials. In my argument, the remuneration of elected officials was neither aimed at greater inclusiveness in the candidate selection process, nor at the professionalization of the actors. Conversely, public financing became a “systemic” financial device embedded in a broader process of political institutionalisation.

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