2020
Cairn
Alexandra Iancu, « La rémunération du travail politique en Roumanie fin XIXe-début du XXe siècle : Les parlementaires roumains à la recherche des ressources publiques », Cahiers Jaurès, ID : 10670/1.hd7ctu
La Constitution roumaine de 1866 introduisait l’incompatibilité entre toute fonction salariée et un mandat d’élu. Si les paiements d’indemnités ou des dons étaient expressément interdits dans le cas des sénateurs, le texte fondamental n’incluait pas de disposition similaire pour les députés. Cependant, dans le cas roumain, la rémunération du travail parlementaire fut loin de constituer un repère pour la professionnalisation politique au sens wébérien. L’élite politique resta fermée, à la fin du XIXe siècle et au-delà. Cette tendance se maintint, malgré des processus de clarification du statut des parlementaires et l’élargissement du suffrage. Les restrictions législatives, sur les conflits d’intérêts ou les incompatibilités devinrent ainsi plutôt des moyens disciplinaires aux mains des dirigeants des partis, et non des outils de transparence ou d’autonomisation de la sphère politique. L’article se concentre sur la rémunération du travail parlementaire à la fin du XIXe siècle et au dé- but du XXe, en décrivant à la fois les bénéfices et les contraintes législatives qui ont pesé sur les élus. Selon nous, la rémunération des élus ne visait ni une plus grande ouverture des formes de sélection du personnel politique, ni la professionnalisation des acteurs. Il s’agissait plutôt d’un ressort financier « systémique » inséré dans un processus plus large d’institutionnalisation de la politique.