L’inceste mère-enfant : une relation hiérarchique englobante

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2017

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Marika Moïsseeff, « L’inceste mère-enfant : une relation hiérarchique englobante », Cahiers d'anthropologie sociale, ID : 10670/1.hdz1u5


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Cet article a pour objectif d’envisager sous un angle proprement anthropologique le noyau dur de l’interprétation freudienne de la prohibition de l’inceste qui se réfère au mythe d’Œdipe et, par là, à la spécificité de la relation mère-fils. Ce changement de point de vue nécessite de centrer l’attention sur ce qui singularise la fonction reproductrice féminine, la maternité, en regard de la sexualité : en quoi le rôle reproducteur de la mère spécifie-t-il les relations sexuelles qu’elle serait susceptible d’engager avec ses enfants et notamment avec son fils ? L’article tente de répondre à cette question en proposant de considérer l’inceste mère-enfant comme une relation hiérarchique englobante au sens où l’entend Dumont (1979). En vertu de l’antécédence de la génitrice dans le processus d’engendrement, toute relation sexuelle de l’enfant avec elle tend à le cantonner à un rôle d’objet (de plaisir ou d’autofécondation), l’empêchant ainsi d’accéder à un statut de sujet autonome au plan social. Dans cette optique, un des moyens privilégiés de déjouer les risques incestueux mère/enfant est de favoriser la transformation des enfants en sujets reproducteurs. C’est sous cet angle qu’un ensemble de rites de puberté seront considérés en soulignant le parallélisme qu’il y a lieu d’établir entre les caractéristiques des fonctions procréatrices masculines et féminines et la différence des procédures rituelles qui sont appliquées aux garçons et aux filles.

This article considers, from a strictly anthropological standpoint, that which lies at the heart of the Freudian interpretation of the incest prohibition that draws on the Oedipus myth, namely, the specificity of the mother-son relationship. This requires focussing on the sexual implications of the distinctly feminine reproductive function of motherhood : how does a mother’s reproductive role impact on the nature of sexual relations she can enter into with her children, and especially with her son? The article tries to answer this question by envisaging mother-child incest as what Dumont (1979) has called an encompassing hierarchical relationship. By virtue of a genetrix’s precedence in the reproductive process, any sexual relation she has with her child reduces the latter to the role of object (of pleasure or self-fertilization), thereby preventing him or her from attaining autonomous social subjecthood. In this perspective, one of the favoured means of thwarting the risks of mother-child incest is to transform children into reproductive subjects. A variety of puberty rites are considered in this light, drawing a parallel between the characteristics of male and female procreative functions and differences in the ritual procedures applied to boys and girls.

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