Du jeu vidéo en psychothérapie : un habile mélange de récits et de sensorialités

Résumé Fr En

Cet article présente les théories du jeu, envisagé comme dispositif de la cure, à partir des écrits de Melanie Klein et de D.W. Winnicott. À partir de ces éléments, nous abordons les particularités du jeu vidéo, particulièrement les possibilités d’« immersion fictionnelle » (Picard et Arsenault) à l’œuvre, mobilisées par les identifications à l’avatar et les régressions liées à la sensorialité du support vidéoludique. Le cas de Victor, 7 ans, illustrera l’usage du jeu vidéo en psychothérapie et les enjeux transféro-contre-transférentiels mobilisés dans les séances. La qualité du lien patient-clinicien, qui se tisse à travers le partage du jeu vidéo, engage des récits imaginaires, permettant alors d’accéder à la problématique familiale de l’enfant et à ses angoisses d’abandon. Nous soutenons donc que le jeu vidéo joue pleinement son rôle de support projectif et de médiation.

This article presents theories of play, envisaged as a means of treatment, with reference to the writings of Melanie Klein and D.W. Winnicott. Taking these elements as a starting point, the author discusses the particularities of video gaming, and particularly the possibilities of “fictional immersion” (Picard and Arsenault) at work, mobilized by identifications with the avatar and regressions linked to the sensoriality of the videogame support. The case of Victor, aged 7, will illustrate the use of video gaming in psychotherapy and the transference/countertransference issues mobilized in the sessions. The quality of the patient/clinician relationship, which is woven through the sharing of videogaming, fosters imaginary narratives which make it possible to gain access to the child’s family problems and to his abandonment anxieties. The author argues that video gaming has an important role to play as a support for projection and mediation.