Saturnin, philosophe clandestin ?

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La philosophie à l’œuvre dans le Portier n’est pas aisée à identifiée, beaucoup moins, en tout cas, que celle de Thérèse philosophe par exemple, dont les sources clandestines sont bien connues. En fait le Portier semble jouer avec les références et met sur la voie d’une utilisation cryptée et ludique, typique d’un certain plaisir lettré, propre à un moment, celui des années 1740, qui précède de peu l’affirmation tonitruante de la philosophie iconoclaste véhiculée par les manuscrits philosophiques clandestins. On sera donc davantage sensible dans ce roman aux effets de montage textuel et aux sédimentations du matériau philosophique qui fournissent des pistes qu’il n’est pas toujours aisé de suivre. Quelques exemples de ces indices retors permettent de mettre en valeur l’usage volontiers déceptif du concept par le roman, comme s’il se voulait moins une tribune des esprits forts qu’un exercice virtuose de reconnaissance des consciences déniaisées.

It is not easy to identify the philosophy at work in the Portier, much less so than in Thérèse philosophe, whose clandestine sources are well-known. The Portier is an allusive, cryptic and playful work, typical of 1740s men of letters, that is, shortly before the turbulent emergence of the iconoclastic philosophy of clandestine philosophical manuscripts on the scene. This novel will be studied for its textual patchwork and for its layering of philosophical material, which is not always easy to follow. A few examples of those wily clues highlight the frequently deceptive use of concepts in the novel, as if its aim was less to offer freethinkers an outlet than to provide the worldly-wise with a mirror of their values.

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