2017
Cairn
Alain Sandrier, « Saturnin, philosophe clandestin ? », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.hkohkv
La philosophie à l’œuvre dans le Portier n’est pas aisée à identifiée, beaucoup moins, en tout cas, que celle de Thérèse philosophe par exemple, dont les sources clandestines sont bien connues. En fait le Portier semble jouer avec les références et met sur la voie d’une utilisation cryptée et ludique, typique d’un certain plaisir lettré, propre à un moment, celui des années 1740, qui précède de peu l’affirmation tonitruante de la philosophie iconoclaste véhiculée par les manuscrits philosophiques clandestins. On sera donc davantage sensible dans ce roman aux effets de montage textuel et aux sédimentations du matériau philosophique qui fournissent des pistes qu’il n’est pas toujours aisé de suivre. Quelques exemples de ces indices retors permettent de mettre en valeur l’usage volontiers déceptif du concept par le roman, comme s’il se voulait moins une tribune des esprits forts qu’un exercice virtuose de reconnaissance des consciences déniaisées.