Mademoiselle Lisette, première « championne » française : trajectoire et débats (1894-1898)

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2020

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Philippe Tétart, « Mademoiselle Lisette, première « championne » française : trajectoire et débats (1894-1898) », Sciences sociales et sport, ID : 10670/1.hwwl3q


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En 1894, lors des championnats de Paris de cyclisme, une course de 100 km pour « dames » voit la victoire de Mademoiselle Lisette. Elle est alors la première sportive française présentée par la presse comme une championne. Cette distinction ne signifie nullement que la figure de la championne s’impose. Ses avocats sont rares. Elle est bien plus l’objet d’un rejet. Celui-ci passe notamment par l’euphémisation de l’expression – la championne devient « champion femme », « femme champion », plus simplement, championne entre guillemets, etc. – et la mise sous tutelle masculine des exploits cyclistes féminins. L’histoire de la carrière de Lisette, entre 1894 et 1898, révèle ainsi à quel point l’acceptation de l’excellence sportive féminine est difficile. Parallèlement, elle lève le voile sur un pan méconnu de l’histoire des sportives : l’existence d’un milieu de coureuses professionnelles qui font certains beaux jours des vélodromes français et anglais. Cette découverte invite à corriger l’historiographie du cyclisme féminin de la Belle Époque. Jusqu’à présent en effet, elle privilégiait les pratiques amateurs des femmes issues de milieux sociaux favorisés. Tel n’est pas le cas ici. En partant de l’étude des discours de presse sur Mademoiselle Lisette et en tentant de reconstruire son parcours malgré l’absence d’archives, le présent article propose donc d’interroger la difficile reconnaissance de la première femme championne de sport France – une femme discrète, mais qui dérange trop l’ordre des genres pour être pleinement acceptée, reconnue.

In 1894, during the cycling championships of Paris, Mademoiselle Lisette win a race of 100 kilometers for "ladies". She is the first French sportswoman presented by the press as a champion. This distinction does not mean that the figure of the champion imposes itself. It does not have many defenders. Lisette is much more object of rejection. This happens by the transformation of the expression - the champion becomes "champion woman", "woman champion" or champion in quotation marks, etc. - and by placing female cycling exploits under male guardianship. The history of Lisette’s career, between 1894 and 1898, reveals how the difficult acceptance of female athletic excellence. At the same time, it reveals an unknown part of sporting history : the existence of professional runners which are successful in French and English velodromes. This discovery invites to correct feminine cycling’s historiography for the Belle Epoque. Until now, the amateur practices of women from high social backgrounds were privileged. That is not the case here. Studying the press speeches about Mademoiselle Lisette and trying to reconstruct her biography despite the absence of archives, this article proposes to question the difficult recognition of the first woman sports champion in France - a discreet woman, but too disturbing for the order of genres to be fully accepted, recognized.

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