2018
Cairn
Emilie Danchin, « Le bain maternel ou le miracle de l’existence : Comment se remémorer ce qui nous est arrivé dès l’origine, au travers de la photographie ? », Psychosomatique relationnelle, ID : 10670/1.hye2ff
Dans cet article, il s’est agi, d’une part, de décrire le mouvement de projection des affects dans les images, c’est-à-dire le processus souverain d’affectation visuelle du réel au travers de la photographie, en tenant compte de la densité matérielle du réel. En effet, l’intégralité du réel est relationnelle car le réel est primordialement pétri du corps de la mère et de ses humeurs. D’autre part, nous envisageons la pertinence de l’utilisation de la photographie dans l’accompagnement thérapeutique puisqu’elle active automatiquement le mécanisme de construction matérielle de l’identité et nous fait remonter directement à la source du réel. Par conséquent, le thérapeute peut concrètement s’inspirer du travail de mise au point du photographe afin de décondenser les images et les affects et accéder à une vision différenciée, plus digeste du réel. Pour conclure, nous avons choisi deux exemples de reconstitution de vécus précoces (naissance et gestation) par des patients au contact de photographies. Ces deux exemples illustrent qu’il est possible non seulement d’éprouver aveuglément, mais de se représenter personnellement le bain maternel, c’est-à-dire de se remémorer et intégrer ce qui nous est arrivé dès l’origine. Ceci nous pousse au passage à postuler la nécessité pour certains de se reconcevoir subjectivement en dehors de la matrice originelle et, du coup, d’en créer et suggérer les conditions de possibilité en photographie.