Le seuil de l’action. La décision préalable dans l’histoire des projets

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2020

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Martin Giraudeau et al., « Le seuil de l’action. La décision préalable dans l’histoire des projets », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.hygb1y


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La décision occupe une place paradoxale dans les travaux des sciences sociales sur l’histoire des projets. Les projets sont conçus comme étant fondamentalement des espaces de décision et pourtant la décision est la grande absente des études sur l’histoire des projets, qui la diluent dans une multitude de petits choix, chacun plus ou moins anodin, mais qui collectivement informent l’objet du projet. Nous montrons que ce paradoxe est la conséquence du développement des approches processuelles des projets, qui mettent l’accent sur la phase de l’exécution des projets et excluent du champ de la décision les choix qui ne sont pas opérés entre des alternatives définies ou sur la base de calculs et de normes existantes. Inversement, lorsque la décision est prise en compte, c’est sous une forme excessivement personnalisée : c’est par exemple la décision de l’entrepreneur, qui amorce le projet. Nous mettons en valeur la nécessité de prendre en compte un autre type de décision : la décision préalable par laquelle des instances, notamment administratives et financières, autorisent, et ce faisant informent, les projets. L’étude de la décision préalable révèle en effet une tout autre histoire des projets, qui se dégage des grandes narrations sur les âges des projets, pour mettre en valeur l’existence de formes de projets à la fois multiples, et stables dans des contextes sociaux et historiques donnés.

Social scientists have produced an ambiguous understanding of decision making in their studies of the history of projects. Projects are viewed as spaces for decision-making, yet the process of decision-making is widely absent from the history of projects. Decision-making is diluted into a series of small more or less inconsequential choices that combine to create what the project becomes. We show that this ambiguity is a result of the development of processual approaches to the study of projects. These approaches emphasize the execution phase and exclude choices that are not made between predefined alternatives or that are not based on calculations or existing standards. On the other hand, when decision-making is actually addressed in studies of the history of projects, too much emphasis is placed on the role of individuals, such the entrepreneur who launches the project. We argue that it is necessary to take into account another type of decision: the preliminary decision through which certain entities, in particular financial and administrative ones, authorize and in so doing shape the contours of projects. The study of this preliminary decision-making phase uncovers an entirely different history of projects and avoids broad narratives about different types of projects in different eras. Instead a multiplicity of project forms emerges whose existence and temporary stability is linked to specific social and historical contexts.

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