L’ambassadeur doit-il être tolérant ?

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7 octobre 2021

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Ménager Daniel, « L’ambassadeur doit-il être tolérant ? », Loxias-Colloques - Collection d'actes de colloques du CTEL, ID : 10670/1.hz0o0x


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La tolérance de l’ambassadeur ne peut ressembler à celle d’un roi ou d’un ministre qui prend des décrets pour que deux religions puissent coexister pacifiquement dans son royaume. La sienne sera plus limitée. Disons même que, d’une certaine façon, l’ambassadeur tel que le façonnent les nombreux traités de la Renaissance, n’est pas l’homme de la tolérance. Représentant intransigeant de celui qui l’envoie, il doit faire respecter les intérêts de celui-ci, ne rien céder sur le protocole d’une réception. Pourtant, s’il s’obstine dans sa raideur, sa mission est vouée à l’échec. On lui demande aussi de devenir le familier du prince chez qui on l’a envoyé. Il doit capter ses confidences, vraies ou fausses, profiter des moments où il sera en tête-à-tête avec lui. Exercice qui n’est pas sans risque, comme on peut le voir dans la conduite de Machiavel auprès de Borgia. Exercice où l’on réussira si on fait preuve de prudence. À la Renaissance celle-ci n’est plus l’apanage des vieux serviteurs du roi, bien au contraire. Elle demande de la rapidité d’esprit et de l’intuition, qualités de la jeunesse. Séduire, voilà le nouvel objectif de l’ambassadeur. Peu à peu, on voit qu’il est de plus en plus à l’aise dans le pays où il réside et qu’il regarde avec un intérêt croissant. Or, attention : l’ambassadeur n’est guère un ange…

The ambassador’s tolerance cannot be like that of a king or minister who issues decrees so that two religions can coexist peacefully in his kingdom. His tolerance will be more limited. In a certain way, the role of the ambassador is born through the ideals of the Renaissance. He needs to be an uncompromising representative of the one who sends him, respecting the interests of his master, and not yield too much to the protocol of the receiving context. However, if he persists in his stiffness, his mission is doomed to failure: he is often asked to become a “pet” of the prince he was sent to. He must capture his confidences, true or false, take advantage of the moments when he will be alone with him. This exercise is not without risk, as can be seen in the conduct of Machiavelli towards Borgia: The exercise will only succeed if you are cautious. During the Renaissance, it was no longer the preserve of the king's old servants, quite the contrary. It requires speed of mind and intuition qualities of youth. Seduce, this is the new ambassador’s goal. Little by little, we see that he is more and more comfortable in the country where he resides and that he is watching with growing interest. But watch out: the ambassador is not an angel…

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