Éduquer pour la République, Jeanne Desparmet-Ruello, une intellectuelle au temps de Jaurès

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2020

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Mélanie Fabre, « Éduquer pour la République, Jeanne Desparmet-Ruello, une intellectuelle au temps de Jaurès », Cahiers Jaurès, ID : 10670/1.hzrq9t


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Méconnue de l’historiographie, Jeanne Desparmet-Ruello est une intellectuelle qui, dans le sillage de Jaurès, considère l’école laïque comme une priorité pour la Troisième République. Dreyfusarde, elle est la fondatrice et présidente de l’Université populaire lyonnaise qu’elle fait vivre entre 1899 et 1905. Femme de science aux convictions rationalistes, elle milite pour appliquer partout la laïcité scolaire dans un contexte de concurrence avec l’école catholique. Libre penseuse, elle se prête à des manifestations qui lui attirent des attaques dans la presse lyonnaise et des conflits avec son administration. Directrice du lycée de jeunes filles de Lyon, Jeanne Desparmet-Ruello éprouve les limites de sa liberté d’action et de parole, dans un contexte où les femmes professeurs, pour faire se faire accepter socialement, doivent se conformer à un idéal de discrétion. Par ailleurs, les engagements de Jeanne Desparmet-Ruello ne sont pas toujours jugés compatibles avec son statut de fonctionnaire, qui impose devoir de réserve et de neutralité. C’est donc sous un pseudonyme qu’on la retrouve dans les colonnes de la Fronde, quotidien qui associe la lutte féministe au combat pour les droits de l’homme dans le contexte de l’Affaire. Grande actrice de l’éducation populaire, Jeanne Desparmet-Ruello se revendique socialiste, mais adopte des positions plutôt hétérodoxes. En quoi consiste donc son socialisme ? Peut-il être qualifié de jaurésien ? Pourquoi est-il indissociable de son engagement féministe, dreyfusard et libre penseur ?

Little known to historians, Jeanne Desparmet-Ruello is a female public intellectual who, in the wake of Jaurès, made lay school a priority for the Third Republic. As a fervent Dreyfus supporter, she founded and presided over the popular university of Lyon between 1899 and 1905. She fought in favour of lay school in a context of conflict with catholic school. As a free thinker, she took part in several highly politicized events which got her into trouble with the local press and her own administration. Indeed, Jeanne Desparmet-Ruello was the headmistress of the newly founded female public high-school of the city. In this respect, she experienced the limits of her freedom of speech and of action. Indeed, at the end of the xixth and the beginning of the xxth century, female teachers had to make themselves accepted by conforming to an ideal of discretion. Jeanne Desparmet-Ruello’s commitments were not always considered compatible with her professional position, which demanded reserve, political and religious neutrality. As a consequence, it is under a pseudonym that she wrote in la Fronde, a feminist newspaper which supported Dreyfus. As an activist in the field of popular education, she always claimed to be a socialist. But what did this concept mean to her? Was her socialism similar to that of Jaurès? Why was it inseparable with her fight in favour of feminism and free thinking?

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