12 juin 2019
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Aurélia Mousset, « Passés les murs : les effets du carcéralisme, ou la réadaptation sociale en substance de l’intégration des sortants de très longue peine », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.i845p7
Si la déviance est un fait social, le crime est l’incarnation d’un des maux les plus paroxystiques de la société. Comme le souligne Durkheim, si le crime est pathologique, alors « la peine en est le remède » et la question est de savoir « ce qu'elle doit être pour remplir son rôle de remède ». Dès lors que l’on aborde, sous son versant sociologique, la question de la pénalité, la prison interroge. Car le paradoxe de la prison réside en ceci qu’elle a pour mission d’œuvrer à la réinsertion de ceux qu’elle enferme, tout en créant en son sein les conditions antagonistes d’une réinsertion prometteuse. Ce paradoxe est d’autant plus prégnant que la peine est longue. En effet, le processus de carcéralisme, ou l’incorporation d’une culture de l’enfermement, va entraver, proportionnellement à la durée passée dans l’enceinte carcérale, les possibilités de réinsertion des sortants de longue peine. Comment, donc, pallier les effets de ce processus de carcéralisme ? La préparation de la sortie, par le travail octroyé en prison et les aménagements de peine notamment, l’accompagnement après la sortie par les services pénitentiaires d’insertion et de probation et par le tissu associatif… toutes ces mesures ont pour ambition d’offrir au sortant de détention les meilleures possibilités de réadaptation sociale. Comment alors le détenu s’empare-t-il de cette préparation, de cet accompagnement ? Quelles en sont l’efficience en termes de réadaptation et de resocialisation ? Quels sont les freins à l’intégration et quels sont les leviers existants ? Cette recherche, fondée sur une recension théorique et une analyse qualitative menée auprès de sortants de longues peines, s’attache à y répondre.