Vingt-cinq ans plus tard, retour sur les missions du MAN au Kosovo avec deux militants non-violents Martine et Pierre Dufour

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27 janvier 2020

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Martine (1937- ) Dufour et al., « Vingt-cinq ans plus tard, retour sur les missions du MAN au Kosovo avec deux militants non-violents Martine et Pierre Dufour », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.i8pfss


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En janvier 2020, après avoir traité un fonds sonore où ils intervenaient comme enquêteurs, l’archiviste Lisa Haustrate rencontre les initiateurs de la délégation française du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violent) dans le cadre du traitement du fonds d’archives orales déposés par l’ethnologue Pierre Laurence à la phonothèque de la MMSH. L’entretien commence par une présentation rapide du traitement du fonds d'archives sonores puis Martine Dufour raconte dans un premier temps ce qui l’a poussée à devenir militante, de ses souvenirs d’enfance de la période de l‘occupation et de son engagement dans le scoutisme jusqu’à son arrivée au MAN et à la non-violence. C’est en entendant parler de l’initiative non-violente d’Ibrahim Rugova au Kosovo que les militants du MAN ont commencé à s’intéresser aux Balkans. Les témoins font le récit d’un premier voyage (octobre 1992) en Macédoine et à Pristina. Le couple évoque l’ambiance de méfiance qui régnait dans la capitale du Kosovo et de l’accueil des officiels du gouvernement de Rugova. À la suite de ce voyage, une commission ”Yougoslavie” a été créée au MAN. Martine Dufour détaille les missions de cette commission. Pierre Dufour raconte ensuite brièvement ce qui l’a poussé à s’engager pour la non-violence alors qu'il avait commencé par une carrière militaire. Plusieurs missions ont été financées et organisées par le MAN à travers la Commission “Yougoslavie”, en fonctionnement entre 1992 et 2001. Évoquant leurs différents séjours au Kosovo, Mme Dufour explique comment ils communiquaient avec les kosovars. D’après son souvenir, leurs interlocuteurs étaient très heureux de les recevoir, de faire passer leur message et raconter leur histoire. Le couple signale, qu'au moment de l’entretien, une collecte des archives du MAN en vue de leur dépôt à La contemporaine (Nanterre) a été lancée. En 1999, pour donner suite aux missions de 1993 et 1995, Pierre Dufour est allé faire une évaluation avec l’association Balkans Peace Team International (BPT-I). Ce voyage, et les échanges au sein de MAN qui ont suivi, ont provoqué la création des EpB - Équipes de Paix dans le Balkans, branche française de BPT-I, Balkan Peace Team International qui va s’arrêter en mars 2001, faute de ressources. Dans un livre (2013), Martine Dufour présente l’Intervention civile de paix et les objectifs d’EpB qui a œuvré à faire descendre le niveau de tension et les violences dans la zone de Mitrovica au Kosovo en proposant et soutenant des moyens de résolution non-violente des conflits aux acteurs locaux. Les membres envoyés en mission dans ce cadre endossaient un rôle de médiation et de soutien au dialogue. En parlant des rapports de mission réalisés à partir des entretiens de ce corpus, l’informatrice se souvient que toute note ou document devait être dissimulés lors du passage aux douanes. Elle raconte ensuite leur voyage en bus de 1993 vers Sarajevo, pour participer à une conférence internationale pour la paix. Ce voyage les a menés jusqu’à la frontière slovène puis ils se sont retrouvés bloqués à Split en Croatie. De Split, la délégation s’est rendue à Belgrade où ils ont fait part à l’ambassade française de leur intention de partir au Kosovo. Martine Dufour se souvient du trajet en bus vers Pristina durant lequel elle a rencontré la sœur de leur hôte au Kosovo, Martin Pietri. A la frontière, la délégation est arrêtée un moment et des dons destinés aux dispensaires médicaux et aux écoles sont confisqués. L'épisode se termine par la conduite en jeep à Pristina par la police. Ils racontent ensuite comment leur chauffeur de taxi a été interpellé par la police serbe devant leurs yeux et leur réaction. Arrivés enfin chez leur hôte, ils retrouvent le reste de la délégation. A son tour, Pierre Dufour explique ce qu’il l’a marqué durant ces missions, insistant sur le système éducatif parallèle et les dispensaires de l’association Mère Teresa. Il décrit brièvement le dispositif qui a été interrompu de manière subite.

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