La résilience territoriale comme principe et comme volonté Réflexions à partir de la question de la pollution des sols dans des territoires (dés) industrialisés.

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2018

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Christelle Morel Journel et al., « La résilience territoriale comme principe et comme volonté Réflexions à partir de la question de la pollution des sols dans des territoires (dés) industrialisés. », Archive Ouverte d'INRAE, ID : 10.4000/vertigo.19172


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Résumé En Fr

Since the 2000’s, we have observed an affirmation on the notion of resilience as much for researchers as for practitioners in the fields of urbanization and territories. Relying upon a genealogy of the notion and a history of its mobilization, the present article intends to question the resilience in a critical manner by putting it to the test in a concrete situation : the question of soil pollution in deindustrialized territories in the Saint-Etienne region (France). Long evaded by requalification politics started in the 1980’s, soil pollution became a public problem at the turn of the 1990’s. Its treatment constituted a new challenge for local players confronted by the changing role and double standards of the State. In fact, the latter continually increases its level of control requirements leaving heritage problems that it contributed to create to local authorities, in a non-stabilized legislative and regulatory context, and in permanent contradiction between withdrawal into the norm and the incitement to innovate, which leads to the challenge. Local public action must therefore constantly adapt, gain in technicality to have a little seen result which, at best, falls within the scope of upgrading. The issue therefore seems to be to remove the issue of soil pollution from its confinement in the technical sphere and to put it on the political scene, by therefore slipping injunctions to resilience on a genuine attention to uneven local capacities of action and on a principle of socio-spatial justice at a wider scale.

Depuis les années 2000, on observe une affirmation de la notion de résilience tant chez les chercheurs que chez les praticiens dans le champ de l’urbain et des territoires. S’appuyant sur une généalogie de la notion et un historique de sa mobilisation, le présent article entend interroger la résilience d’une manière critique en la mettant à l’épreuve d’une situation concrète : la question de la pollution des sols dans les territoires désindustrialisés de la région de Saint-Étienne (France). Longtemps éludée par les politiques de requalification engagées dans les années 1980, la pollution des sols s’impose comme problème public au tournant des années 1990. Son traitement constitue alors un nouveau défi pour les acteurs locaux confrontés au repli et au double langage de l’État. En effet, ce dernier hausse sans cesse son niveau d’exigence en matière de contrôle en laissant en héritage des problèmes qu’il a contribué à créer et en délégant aux pouvoirs locaux la responsabilité de les assumer, dans un contexte législatif et réglementaire non stabilisé, et dans la contradiction permanente entre repli sur la norme et incitation à l’innovation qui conduit à la contester. L’action publique locale doit donc sans cesse s’adapter, gagner en technicité pour un résultat peu visible qui, au mieux, relève de la mise à niveau. L’enjeu paraît alors de sortir la question de la pollution des sols de son confinement dans la sphère technique pour la poser sur la scène politique, en glissant alors des injonctions à la résilience à une attention réelle aux inégales capacités d’action locales et un principe de justice socio-spatiale à une échelle plus large.

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