La pensée socio-militaire à la fin de l’Ancien Régime : l’œuvre de Guibert à la lumière du Bélisaire de Marmontel

Résumé Fr En

La seconde moitié du xviiie siècle vit fleurir de nombreuses idées novatrices ayant pour but une réforme fondamentale de l’Ancien Régime tant au plan civil que militaire. Les salons parisiens étaient alors fréquentés par une pléiade de personnalités acquises à ce programme réformateur, parmi lesquelles on trouve maints noms célèbres d’écrivains, de philosophes, de théoriciens divers… Le présent article met en corrélation les œuvres de deux d’entre elles, Jean-François Marmontel (1723-1799) et Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de Guibert (1743-1790). Plus précisément, on s’efforcera de retracer les idées et principes que les deux auteurs partagent, à savoir leur conscience commune d’une nécessaire réforme des structures gouvernemen­tales ainsi que leur vision d’une force armée nationale, qui trouvera sa réali­sation partielle dans la loi de recrutement de 1798.

The second half of the 18th century brought about many novelty-tainted ideas which aimed at a profound reform of the existing ancien-régime institutions, civilian and military alike. At that time, the Paris literary salons were the nucleus of social activity where known writers and thinkers debated over various social issues. In the present article, we try to define common conceptual threads – mainly the need for a broader reform of social structures and the vision of a national army (partially established by the 1798 law on recruitment) – linking two of those salon-goers, namely the literateur Jean-François Marmontel (1723-1799) and the military thinker the count of Guibert (1743-1790).