1 janvier 2015
Ce document est lié à :
Volume 2 - 2015
Bertrand Prévost, « Georges Didi-Huberman. Une sensibilité deleuzienne », Phantasia, ID : 10670/1.ip17gp
On essaie ici de saisir les relations entre le travail sur les images de Georges Didi-Huberman, historien de l'art et philosophe, et la pensée de Gilles Deleuze. Tout apparemment oppose ces deux penseurs, à commencer par la question de la dialectique ou encore la place de la psychanalyse. Mais le lien est en réalité plus profond : l'importance accordée à la notion de problème contre toute idée d'évidence ou encore le rapport entre sentir et idées sous la question des intensités. Epistémologiquement mais aussi du point de vue d'une théorie des images elles-mêmes, c'est sans doute la revendication d'un empirisme supérieur qui permet le mieux de saisir l'unité des deux démarches : soit une façon de toujours partir des singularités mais pour accéder à travers elles à quelque chose comme une idée sensible qui ne puisse s'éprouver que par elles sans pour autant s'y confondre. La question d'une poétique est ici essentielle puisque les distorsions dans le visuel produites n'ont de sens qu'à être traduites dans l'ordre du langage.