19 janvier 2018
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Louisa Piart, « Joindre les deux bouts : les petits entrepreneurs de l’industrie du vêtement à Istanbul », Theses.fr, ID : 10670/1.is9yfc
Dans l’industrie du vêtement d’Istanbul, les carrières sont courtes et le taux de renouvellement des ouvriers est élevé. La combinaison entre production flexible et accords de sous-traitance dans un environnement urbain informel amène un nombre croissant d’ouvriers à assumer des fonctions entrepreneuriales équivoques. Ces acteurs sont au cœur de cette thèse de doctorat. Pour maintenir leurs positions ces ouvriers temporaires sont souvent contraints de devenir de petits intermédiaires précaires qui redéfinissent les distinctions entre production et distribution. Basée sur des données empiriques recueillies grâce à un travail de terrain en profondeur à Istanbul, mon travail doctoral questionne sous un angle anthropologique les dynamiques changeantes de l’industrie du vêtement d’Istanbul à différentes échelles et le rôle des petits entrepreneurs dans la formation de ces dynamiques à travers leurs pratiques et leurs innovations. Alors que les petits entrepreneurs sont essentiels, ils sont rarement irremplaçables. Pour explorer ces questions, cette recherche trace les liens entre les différents débouchés de l’industrie du vêtement d’Istanbul et examine comment leurs processus de valuation respectifs sont entremêlés. Durant les dernières décennies, dans l’ombre des exports officiels vers l’Europe occidentale, le « commerce à la valise » vers des pays voisins, ainsi que le marché domestique se sont développés. En « joignant les deux bouts », les petits entrepreneurs de l’industrie du vêtement d’Istanbul sont des courroies de transmission entre ces marchés aux échelles transnationale et locale. Les étudier offre de nouvelles perspectives sur les contextes industriels modernes et le fonctionnement des marchés globaux.